UNE DIRECTION À DEUX TÊTES (LVLV et DD)
LE MANDATAIRE-COORDONNATEUR (LAVALIN) PREND CHARGE DU DOSSIER.
DÉSOURDY-DURANCEAU NOMMÉ GÉRANT DES TRAVAUX.
Fortement appuyé par le Gouvernement du Québec (M. Desrochers en tête), imposé selon
les discussions que j’ai eues avec M. Drapeau contre son gré et comme il l’a
confirmé à un journaliste de la presse anglaise
(voir les paragraphes « M. Drapeau reconnut
publiquement cette faiblesse … » dans le texte sur la construction,
cliquez ici), LVLV
(Lavalin) et l’entreprise Désourdy/Duranceau faisaient leurs entrées dans
le dossier du Parc olympique le 12 avril 1974.
Cette importante firme Québécoise d’Ingénieurs-conseils faisait son entrée dans les constructions du Parc Olympique « la firme Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et Associés Inc., communément appelée LVLV », une des six filiales de Lavalin (cette dernière incorporée en août 1972), à titre de mandataire-coordonnateur.
L’entreprise Désourdy, reconnue pour ses grands travaux de route s’associait à l’entreprise Charles Duranceau à qui Montréal avait octroyé à l'été 1973 le contrat du gros œuvre du Vélodrome suite à un Appel d’offres public.
La première firme LVLV dirigerait toutes les opérations et l’entreprise DD coordonnerait le travail des entreprises qui construiraient ces projets.
Le Mandataire-Coordonnateur --
Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et Associés Inc. (LVLV).
Voici le mandat complet et en même temps un contrat de … plusieurs Millions de dollars qui furent
attribués à cette firme, soit :
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1- Coordonner, pour le compte de la Ville, le travail du gérant des travaux et des autres entrepreneurs
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2- Et rendre les services suivants :-
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La programmation et le contrôle de l’avancement des travaux
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La révision des prévisions budgétaires
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La relance des plans et devis de génie et d’architecture pour respecter les échéanciers
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Le service d’octroi des contrats, la préparation des cahiers des charges, les appels d’offres et la négociation
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Le contrôle des coûts par rapport aux prévisions budgétaires et la facturation
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Le service de l’approvisionnement en matériel et en équipements
LVLV (Lavalin) devenait responsable et obtenait le mandat de toutes les phases de la construction, bref tout ce qu’il faut pour voir à faire réaliser les travaux de façon à ce qu’ils soient complétés pour le 6 juin 1976, à l’exception du Vélodrome.
Il nous faut garder en mémoire le nom de cette firme « Lavalin » puisqu’elle et certains de ses
Ingénieurs demeureront sur les projets du Stade jusqu’à … aujourd’hui en 2010 malgré leurs échecs.
Pour voir ce texte,
cliquez ici.
Un Gérant des travaux est engagé
Les compagnies unifiées Désourdy et Charles Duranceau ont été nommées « Gérant des travaux », en même temps que le mandataire-coordonnateur avec le mandat global suivant, à l’exception du Vélodrome :-
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1- Réaliser et gérer sur le site tous les travaux dont un fort pourcentage sont des travaux du gros œuvre;
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2- Assumer la planification, la coordination et la direction générale pour le reste des travaux de structure, ainsi que pour les travaux des entrepreneurs spécialisés;
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3- Et voir à ce que les travaux et les Installations du Parc Olympique soient complétés à temps pour le 6 juin 1976.
La compagnie Désourdy agirait comme « l’entreprise principale ». Elle avait pris part au contrat d’excavation de tout le site, prévu durer 10 mois et qui se termina dans les délais contractuels en novembre 1973. En avril 1974, l’entreprise d’excavation Désourdy-Simard Beaudry-Dumez Canada, était toujours sur les lieux. Leur objectif était d’étirer le contrat d’excavation en offrant de réaliser d’autres travaux pour demeurer dans le Parc olympique et ne pas sortir des lieux. Une fois sorti de là , tout pouvait se produire. Seul, le Vélodrome se construisait et beaucoup d’autres grands travaux allaient débuter dont le projet Stade-Mât-Piscines-Stationnements.
Quant à la compagnie Charles Duranceau, son bon travail dans le Vélodrome et la qualité de ses techniciens en regard des techniques françaises de construction utilisées faisaient d’elle l’entreprise la plus apte à construire le Stade, en y ajoutant des employés bien entendu. Pour nous, l’équipe « Charles Duranceau » au Stade, c’était la solution. Selon ce qui filtrait des discussions en avril 1974, cette équipe craignait de se joindre à une autre compagnie. Elle finit par accepter. Quant à la compagnie Désourdy avec laquelle je n’avais pas encore eu la chance de travailler, mon entourage me disait qu’elle avait réalisé de grands travaux au Québec, qu’elle avait un effectif important de quelques milliers d’employés et que ses dirigeants « la famille Désourdy » s’identifiaient comme de grands travailleurs.
La Direction à deux têtes
Le Président du Comité exécutif de la Ville m’avait bien dit :
« … Nous avons
engagé un Ingénieur renommé pour diriger le Projet … ». Le caractère inédit de ces structures
exigeait un Directeur compétent dans ces techniques du génie muni d’une autorité non équivoque.
La structure mise en place contre la volonté de M. Drapeau
apparaissait bicéphale. Voyons ce qu’en disait l’ingénieur-expert de la Commission Malouf, Livre II, page 235 et 236.
« « « Au départ, la définition des termes des mandats du gérant des travaux et du mandataire-coordonnateur prêtait à confusion. En n’établissant pas clairement la responsabilité de la direction du projet, de l’établissement des priorités, de l’avancement des travaux, du rythme du chantier. Sur un aspect aussi fondamental que le contrôle des coûts, leurs mandats ne précisaient pas s’il s’agissait seulement d’enregistrer les coûts ou si la gérance devait, en projetant les coûts à venir, recommander des modifications aux plans et aux méthodes de construction de façon à réduire ces coûts futurs. Dans ce dernier cas, le mandat ne spécifiait pas à qui il appartenait de faire la recommandation.
Effectivement, les procès-verbaux des divers comités auxquels siégeaient des représentants de Désourdy-Duranceau et de LVLV démontrent la confusion juridictionnelle. De plus, le contrat du gérant des travaux indique que celui-ci devait travailler sous l’autorité du Directeur du service des Travaux publics et non du mandataire-coordonnateur.
Lesdits mandats, faute de désigner clairement la
personne qui devait prendre les décisions sur les aspects majeurs, ne favorisaient pas
l’émergence d’un directeur de projet unique et efficace et indispensable à une mission de ce
genre. Dans les faits, en l’absence d’un véritable responsable, il semble que les décisions étaient prises d’un commun accord par le gérant des travaux et le mandataire-coordonnateur, puis qu’elles étaient confirmées ou infirmées par la Ville. » » »
Pourquoi à deux têtes ? Parce que certains aspects de ces mandats se chevauchaient ou n’étaient pas clairs. Par exemple : L’approvisionnement, le contrôle des portes ou le contrôle des présences des travailleurs sur le chantier. Qui faisait quoi ? Qui recevait les factures ? Les deux groupes avaient des représentants aux mêmes endroits sur le site … …
… … Ce qui fut baptisé « La Direction à deux têtes ».
Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 Ã octobre 2006.
Ce 12 juillet 2010