L’ORDRE DES INGÉNIEURS FAIT ENQUÊTE
LA TOILE SE DÉCHIRAIT PENDANT LA POSE, RACONTENT À LA PRESSE DES INSTALLATEURS
Tout dernièrement en juin 2010, la Société Radio-Canada a réussi à obtenir le fameux rapport
du Service des Incendies de la Ville de Montréal qui nous apprend
ce que la RIO sait depuis 11 ans … que la toile du Toit
Birdair n’est pas bonne, qu’elle était déchirée en fin 1998 et qu’elle déchire régulièrement.
Ce rapport fait partie des moyens de pression auprès des politiciens pour hâter l’octroi du contrat à SNC-Lavalin.
À preuve, voici l’article publié dans La Presse du 21 janvier 1999 alors que l’Ordre des Ingénieurs du Québec faisait enquête sur les déboires du Toit Birdair. Cet article nous permet de conclure que … …
La « toile Birdair » a déchiré à plusieurs reprises lors de sa pose (?) et qu’elle contenait
déjà une centaine de patches dès janvier 1999.
L’efficace Service des communications de la RIO mentait sur l’état exact de ce Toit et obligeait les travailleurs à se taire.
Le rapport du Service des Incendies de la Ville de Montréal (SIM) raconte les déficiences qui existaient dès janvier 1999 et que la RIO les connait très bien depuis ce mois de janvier 1999.
L’Ordre des ingénieurs du Québec s’est dépêché d’enquêter sur le Toit Birdair alors que je ne retrouve pas écrit à l’effet qu’il aurait enquêté le Toit Socodec-Lavalin qui déchira en juin 1991 !?!?
Texte intégral de cet article publié dans La Presse du jeudi
21 janvier 1999 sous la plume de Madame Marie-Claude Malboeuf et Monsieur André Noêl.
« La plupart des 63 panneaux formant le nouveau toit du Stade olympique se sont déjà déchirés pendant leur installation. Des dizaines et des dizaines de rapiéçages entourent donc le trou béant qu’ont ouvert la neige et l’eau lundi dernier.»
« Deux travailleurs ( munis de harnais ) sont passés au travers d’un coin de toile en mettant le pied dessus. Il y avait pourtant une toute petite fissure, minime, à peine perceptible à l’œil nu, alors que le Toit est censé résister au poids de plusieurs hommes », rapporte Jacques Dubois, gérant d’affaires de l’Association Internationale des monteurs d’acier ( affilée à la FTQ ).
Sans faire allusion à ces incidents, l’Ordre des Ingénieurs du Québec a annoncé hier qu’il
mènera sa propre enquête. Des experts externes vérifieront s’il y a eu des «manquements
d’intégrité et de compétence professionnelle» de la part des ingénieurs, ou si d’autres
personnes se sont «illégalement» mêlées des travaux d’ingénierie. L’Ordre, qui n’a pas
rappelé La Presse, veut suivre l’affaire de près car elle risque d’« avoir un impact sur la sécurité du public » .
La Presse 21 janvier 1999 – Page A8:
Des ouvriers devaient sans cesse
réparer la toile, car elle déchirait lorsqu’ils la tendaient.
Ils utilisaient des gros fers chauffés à 700 degrés Fahrenheit.
La photo a été prise par un monteur d’acier, qui a effacé
les visages de ses collègues.
Chose certaine, les 120 monteurs de Montacier qui ont tendu les panneaux de fibre de verre et de téflon au cours des derniers mois sont inquiets. Et outrés que la Régie des Installations Olympiques leur interdise de parler aux journalistes.
« Pour installer la toile, il fallait l’étirer et l’étirer comme une peau de tambour. Et elle déchirait avant même d’être rendue aux câbles, rapporte M. Dubois. Les gens de Birdair disaient aux monteurs que c’était normal, de recommencer parce qu’on avait fait de fausses manœuvres. Mais la toile est la seule au monde qui a cette cambrure. Elle supporte une tension assez spéciale. »
« On a été obligés de mettre des
patches
de quelques pouces à au moins une centaine de places
», précise un travailleur.
Parfois obligés de coller des retailles, les monteurs utilisaient un fer chauffé à 700 degrés Fahrenheit pour réparer les déchirures, qui pouvaient s’étirer jusqu’à deux pieds.
Et il y a quelques mois, le toit s’est retrouvé avec des brèches encore plus imposantes.
« On compte des menteries à tour de bras ! s’indigne un monteur. On dit toujours que tout est beau alors que ça fait déjà trois fois que de grands bouts se déchirent. Une première fois, en novembre, la toile est partie au vent : les gens de la RIO n’en parlent jamais ! Une autre fois, un bout a arraché quand on a ouvert les portes du Stade : c’est encore resté tabou ! Et c’est seulement quand on posait des questions à Birdair qu’on apprenait : Ah ! C’est déjà arrivé à une autre place … »
La Presse 21 janvier 1999 - Page A2:
La compagnie Montacier a décidé de faire un trou dans la toile
trois jours avant le motocross, l’automne dernier. Il avait plu
beaucoup et la toile se creusait dangereusement sous le poids de l’eau.
L’automne dernier, les monteurs n’en revenaient pas qu’on leur demande de percer un panneau plein d’eau de pluie, pour le vider avant qu’il ne défonce. L’opération a eu lieu trois jours avant les compétitions de motocross. Le trou est toujours là .
En fait, la pose de la toile n’était pas finie et une équipe de 25 ouvriers devaient revenir au printemps pour vérifier les réparations et les raccommodages.
« Cette toile-là , dès qu’il y a une fissure quelque part, elle déchire !, dénonce le représentant syndical Donald Fortin. J’en ai gardé des bouts que je peux rompre à la main. On nous donne une feuille de papier en nous disant que c’est fort, fort, fort … »
Hier, les monteurs n’avaient quand même pas le choix. Munis de harnais, une vingtaine d’entre eux sont remontés sur la toile pour la délester de ses amas de neige durcie, qui atteignent plusieurs mètres par endroits. Les ingénieurs doivent attendre que les ouvriers aient fini de donner leurs coups de pelle avant de mener une inspection complète de la toile et des câbles, pour ensuite la réparer et rouvrir le Stade au public.
« Mais on la répare pour aller où ?, s’interroge un monteur. Qu’est-ce qu’on attend ? Une catastrophe ? Des morts ? Qu’il y ait des enfants et des familles en dessous ? Quand je pense qu’on a même pas passé l’épreuve ultime du verglas … »
Une question pour l’OIQ
L’Ordre des Ingénieurs a-t-elle mené une enquête lorsque le Toit Socodec-Lavalin déchira en 1991 ? Je n’en ai pas eu connaissance.
L’Ordre des Ingénieurs vérifie-t-elle la possibilité de conflits d’intérêts de l’Ingénieur, Gérant de projet de l’Appel d’offres actuel et ancien Président de l’Ordre des Ingénieurs du Québec de juin 1997 à juin 2002 ?
Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 Ã octobre 2006.
Ce 26 juin 2010