LE STADE OLYMPIQUE - 9ième MERVEILLE DU MONDE
DE SA NAISSANCE À SA MISE EN CHANTIER
Avant-propos.- Je suis surpris de constater qu’un grand nombre de québécois ne connaissent même pas M. Drapeau, encore moins les débuts du Stade Olympique, chacun y allant de sa propre histoire.
Voici la Vraie Vérité relative au Stade Olympique
de sa naissance à sa mise en chantier en avril 1973 de la bouche du seul québécois qui a vécu cette aventure depuis son premier jour.
M. Drapeau a donné à Montréal le Métro et l’Exposition Universelle de 1967. Compte tenu de notre climat rigoureux, il fit naître une Ville souterraine à l’abri des intempéries avec son Métro et l’Expo 67 voyagea notre nom partout dans le monde et hissa notre Ville au rang de « Ville internationale ».
Homme de culture, M. Drapeau n’allait pas s’arrêter là . Sa découverte de l’Olympisme en 1963
fait naître son prochain grand projet, le meilleur de tous « La tenue des Jeux Olympiques » avec comme objectif premier le sain développement de la jeunesse dans des installations de grande qualité.
Celui qui voyageait dans les années 60 réalisait vite qu’ici nous pratiquions presqu’uniquement les sports d’équipes, baseball, football, hockey, alors qu’en Europe, en Amérique du Sud les sports individuels (olympiques) occupaient beaucoup plus d’espaces. Plusieurs jeunes qui ne trouvaient place dans une équipe étaient laissés à eux-mêmes avec des conséquences pas toujours heureuses.
Un grand Stade.- Comme toute grande Ville, Montréal se devait d’avoir un grand lieu de rassemblement pour des compétitions internationales ou des grands spectacles. Les Jeux Olympiques devenaient une excellente occasion pour corriger cette lacune. Le Stade serait l’emblème de Montréal, sa plus volumineuse installation, et avec son Mât il est devenu notre Symbole.
C’est ainsi que M. Drapeau commença à façonner son meilleur projet : Le Stade Olympique. Tour à tour les phases préliminaires y passèrent, les leçons des Jeux précédents, les conclusions d’Expo 67, l’apport des Services de la Ville, notamment pour construire le Métro, les besoins et les engagements de Montréal, les exigences olympiques, le financement, la conception et l’engagement de l’architecte.
En avril 1972, M. Drapeau se réjouissait d’annoncer au monde entier notre Stade Olympique avec son Mât pointé vers le ciel, œuvre d’art et de génie que je qualifiais de « La 9ìeme Merveille du monde ».
Imitant chaque olympiade, le Complexe du Parc Olympique, dont le Stade est le principal élément, se voulait – spectaculaire – inédit – audacieux – révolutionnaire - complet et polyvalent – une première mondiale avec ses prouesses de génie – une architecture française aux lignes pures – et peu coûteux, … j’insiste pour dire peu coûteux.
Je vous invite à découvrir sur ce site la portée de ces qualificatifs.
Que ce soit -- son Mât incliné de l’ordre de 60° -- sa hauteur de 170 mètres (558 pieds) tel un édifice de 50 étages –- ses consoles du Stade avec un porte-à -faux de 1,5 fois plus long que son petit frère « Le Parc des Princes à Paris » -- ses anneaux techniques 2 fois plus gros que ceux du Parc des Princes -- ses appuis néoprènes sous les pattes avant du mât, les plus gros à avoir été réalisés – sa patte arrière du Mât ancrée à des centaines de pieds dans le roc pour maintenir cette masse -- Le Toit du Vélodrome, cette dentelle de béton, une première mondiale -- l’opération « Décintrement » de ce Toit, une autre première mondiale -- , tous ces éléments font de notre Stade, de notre Complexe Olympique « Une Prouesse du 20ième siècle » où il est affiché.
De sa naissance à sa mise en chantier
La phase qui suit est cruciale pour la compréhension du
dossier, d’où la raison pour laquelle elle fut toujours gardée secrète. Des québécois
de l’époque m’ont rappelé souvent mon devoir de livrer ce témoignage historique
sur les débuts de ce dossier. Lorsque vous voyez en 2009 la mort du parc de sports,
les dépenses folles engendrées (17,5 fois plus que la prévision), qui les a faites ?,
la xénophobie qui cause un Toit non réglé et le Parc Olympique devenu un lieu désert
à part quelques petites exceptions, vous comprenez que la période de mars 1971 à avril
1974 sous le contrôle unique de la Ville de Montréal devait demeurer secrète. Eh bien,
non ! Pour la première fois en 33 ans, ce chapitre lève le voile sur sa naissance, sur
cette période.
Le meilleur de tous et pas dispendieux.- C’était la consigne : « Faire mieux qu’ailleurs et au plus bas prix possible. »
C’est ainsi que je visitai plusieurs stades pour connaître ce qui se construisait en 1971. Mexico et Munich en Allemagne sites des Jeux de 1968 et 1972, Parc des Princes à Paris de M. Taillibert, Chavin Ravez domicile des Dodgers de Los Angeles, Anaheim, San Diego, Houston, Philadelphie, Saint-Louis tous aux USA, tous ces stades ou ces installations de sports y passèrent tour à tour. Mesures de toutes sortes, lignes de visibilité, points à retenir, erreurs à ne pas répéter, confort des spectateurs, modes d’opération, analyses, consultations, leurs coûts, bref le bilan des points à battre.
En juin 1971, je propose un premier projet complet de Stade qui a pour but d’identifier les problèmes inhérents à une telle installation. D’autres visites de Stades suivent. Je reconsidère mes notes et une conclusion toute simple s’en dégage : « Un Stade avec une enveloppe extérieure aux lignes françaises et une opération intérieure du type nord-américaine. » Nous battrons tous les stades existants. Seul, M. Taillibert peut réaliser ce projet avec un Toit ouvrant pour respecter les règles olympiques.
Dès le début de septembre 1971, mon projet définitif est bien accueilli par M. Drapeau et le Comité exécutif l’approuve lors d’une réunion informelle. Le soir même j’ai la directive d’aller le remettre à M. Taillibert. Les articles de ce chapitre vous détailleront les comment et pourquoi des options prises.
En 1971 et début 1972, M. Taillibert terminait la construction de son Parc des Princes au coût très bas de $18 Millions. Lorsque la France planifiait construire des équipements sportifs, un concours s’organisait … que M. Taillibert gagnait toujours avec ses projets spectaculaires et économiques. C’est pour cette raison que la France cessa ses concours et s’adressa directement à M. Taillibert pour ses installations.
Avez-vous déjà entendu parler du petit frère de notre Stade Olympique « Le Parc des Princes » ? Quelle était leur ressemblance, leurs coûts comparés, leur architecture ?
Avez-vous déjà vu la photo de ce petit frère où les problèmes de construction furent réglés avant que nous commencions le nôtre. Nous n’avions qu’à copier pour construire. Il y avait plus de pièces, elles étaient plus grosses. Lorsque la manière de faire est connue, la répétition est facile. Et que d’économies pouvions-nous réaliser avec la préfabrication des pièces comme au Parc des Princes !
Notre RIO, nos firmes d’experts nous ont endormis avec leurs chansons que notre Stade était compliqué, pas réalisable, pas prévu pour notre climat, que son coût était extra extravagant. C’est totalement faux ces romances. Leurs performances sont tellement mauvaises dans ce type de dossier qu’il leur faut faire porter leurs déboires sur d’autres, de faux responsables.
Les ingénieurs, deux attitudes différentes.- Vous devez savoir les deux attitudes différentes de firmes d’ingénieurs d’ici face à l’architecte et aux ingénieurs français : Une première attitude « mauvaise » dans le cas de la structure du Complexe Stade-Mât-Piscines et une deuxième « excellente » pour la Structure du Toit Vélodrome. Les « je suis capable tout seul » nous ont menés loin, … aussi loin que de mettre les Jeux en danger à un coût astronomique.
Quelle ressemblance ? -- Deux Stades avec des airs de famille. -- Le même architecte
Le Stade du Parc des Princes à Paris – 1972
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Le Stade Olympique - 1976
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Et … Quelle différence ? – Le coût. – Le budget. – Le facteur d’augmentation
Coût du Parc des Princes - $18 Millions
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Coût du Stade Olympique seul - $1,244.6 Millions
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Coût budgété - $12 Millions
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Coût budgété - $71.06 Millions (Stade seul)
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Facteur d’augmentation – 1,5
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Facteur d’augmentation – 17,5
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Note importante.- Ayant préparé moi-même les prévisions budgétaires de 1972, j’ai été en mesure de calculer le montant exact budgété pour le Stade Olympique seul.
Je suis fier et convaincu d’affirmer …
Ce fut pour moi le meilleur Projet de M. Drapeau, … le Gouvernement du Québec et sa RIO se sont chargés d’en faire le pire, … la raison de ma honte.
Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 Ã octobre 2006.
Mai 2010