La Vraie Vérité sur le Stade Olympique de Montreal
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Le Stade Olympique de Montréal


Les textes

Jean Drapeau
A.JD.02 - Le M. Jean Drapeau que j’ai connu
A.JD.03 - Ses dernières années. Merci M. le Maire.
Roger Taillibert
A.RT03 - Qui est l’Architecte Roger Taillibert ?
A.RT04 - Ses honoraires et ses droits d’auteur bafoués
Claude Phaneuf
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Plusieurs autres textes
sont à venir

QUI SUIS-JE POUR AFFIRMER CONNAÎTRE CETTE VRAIE VÉRITÉ ?

Avant de débuter cette histoire invraisemblable et marquante de notre peuple québécois, il est de mise que je précise dès le départ « Qui suis-je pour affirmer connaître cette Vraie Vérité sur les projets du Parc Olympique, alors que tant d’autres que moi en ont parlé ? » « Pourquoi suis-je le 1er ingénieur de la Ville de Montréal à qui M. Drapeau a demandé de travailler sur le projet du Stade olympique ? » « Quand ai-je débuté activement sur le projet du Stade olympique ? » « Quelle fut ma participation dans les projets olympiques de Montréal et à quel titre ? » « Quelle fut ma relation avec l’Architecte Roger Taillibert ? »

Discutant avec Michel Guay, Vice-président du COJO – Opérations et Sports
Discutant avec Michel Guay
Vice-président du COJO – Opérations et Sports

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Je fus le 1er ingénieur de la Ville de Montréal à qui M. Drapeau a demandé de travailler sur le projet du Stade Olympique à la mi-mars 1971 parce que j’avais coordonné avec succès les travaux de construction du stade Jarry durant l’hiver 1968/1969, un stade uniquement de baseball et que j’avais noté les éléments à corriger dans un futur grand Stade.

Le Stade olympique était l’élément majeur des Installations des Jeux de 1976 et il devenait par la suite la résidence permanente de nos Expos, notre principal futur locataire. M. Charles Bronfman, propriétaire des Expos, avait remarqué mon ardeur au travail au stade Jarry, tout comme les frères Paul et Charlemagne Beaudry, ses associés qui venaient me voir à tous les matins durant la construction. Discutant avec Michel Guay, Vice-président du COJO –Opérations et Sports.

AVANT DE DÉBUTER MON AVENTURE OLYMPIQUE EN MARS 1971

Mes débuts à la Ville, l’été comme étudiant …

Après avoir terminé mon cours classique chez les bons Pères Jésuites, aux collèges Saint-Ignace et Sainte-Marie, le premier dans le quartier Rosemont et le second au centre-ville, j’entrai à l’École Polytechnique de Montréal pour faire mes études de génie civil.

Au cours de mes études, la coutume étant ce qu’elle est, à chaque été dès mes cours terminés j ‘avais ma place dans la Division des Améliorations locales du Service des Travaux publics, à la Ville de Montréal. Peu à peu, d’année en année, je mettais mes pieds dans la place.

Ce travail d’étudiant s’étendit sur quatre ans. Au lieu de « vacances » comme certains de mes confrères, je travaillais six (6) jours par semaine, les samedis compris. Mon père m’avait donné cet exemple du travailleur infatigable. Parti tôt le matin, il revenait tard le soir, ayant 2 emplois pour nous faire vivre, ses huit garçons et une seule fille (la pauvre!). Il prenait le temps de nous faire jouer, car nous étions tous des sportifs nés. Il fallait assister aux festivals d’hiver dans les paroisses du quartier, où le clou du spectacle était la partie de hockey que disputaient 5 Phaneuf contre une Équipe adverse, et ce, sans subir de revers.

Ce travail d’étudiant fut une bonne opportunité pour démontrer ce que je pouvais réaliser. Je ne manquai pas cette chance. Les ingénieurs de la Ville furent satisfaits de mon travail et dès la fin de l’été 1961, ils m’offrirent un poste à cette division des Améliorations locales. Dès l’obtention de mon diplôme d’ingénieur civil en mai 1962, j’entrai travailler à la Ville de Montréal.

Mes premières années à la Ville de Montréal, à titre d’ingénieurs

Jeune gradué, frais et dispos, je me lançais dans la vraie vie. Le temps des discours était fini. Il fallait produire. J’avais la chance de débuter dans une division dynamique du Service des Travaux publics qui construisait à tous les ans plusieurs centaines de projets faits des entrepreneurs privés dans le domaine des canalisations souterraines, de pavages et trottoirs.

De 1962 à 1968, je surveillai quelques 100 – 130 contrats par année ; surveillance des travaux sur le chantier, acceptation des travaux et règlement financier. Quelle chance j’avais de pouvoir prendre cette riche expérience des entreprises privées, expérience qui allait m’être très utile plus tard dans la construction du grand Stade !

Mon passage dans cette division fut marqué par quelques premières qui allaient me propulser au projet olympique. Une première en 1968 fut la construction simultanée des conduits électriques, égouts, conduites d’eau et de gaz, trottoirs et pavages de la rue Saint-Denis, du boulevard Crémazie à la rue Sherbrooke, une artère importante de Montréal. Pour une première fois, la Ville tentait l’expérience de faire tous ces travaux dans la même année, alors que jusque là, ils se réalisaient sur deux (2) années au grand désespoir des commerçants limitrophes. Ce fut une réussite. Mes cédules de travaux furent retenues par l'entrepreneur (une première) ; elles fonctionnaient. Il décida de les respecter tout au long du contrat. Il n’avait pas tort, lui qui craignait ne pas pouvoir terminer avant l’hiver ; c’aurait été une honte et une mauvaise note pour lui. Ces cédules et le sérieux de l’entrepreneur lui permirent de terminer en octobre, si tôt qu’il put construire un autre projet important « la rue Côte des Neiges » dans l’Ouest de la Ville. J’avais passé le test !

Le stade Jarry, vous vous rappelez ?

Qui dans la soixantaine, ne se rappelle pas de notre stade Jarry, un autre défi de taille pour moi ? Qui n’a pas crié, grelotté, applaudi pour que nos Expos gagnent ?

À l’automne 1968, un autre défit de taille prenait naissance pour notre Service des Travaux publics, « Construire le Stade Jarry en hiver pour pouvoir y jouer au baseball le 14 avril 1969 », alors que nous sommes encore dans la neige ! Comment le faire ? À première vue, cela semblait impossible pour qui connaît les printemps hâtifs et pluvieux de Montréal. Nous n’avions jamais relevé ce défi de jouer si tôt au baseball. Les premières parties débutaient plutôt à la mi-mai. J’en sais quelque chose puisque ma saison de baseball comme joueur ne débutait pas avant que les terrains ne soient asséchés en mai.

Dans une grande ville comme Montréal, lorsqu’une chose semble impossible à réaliser et que les « politiciens » souhaitent qu’elle soit faite quand même, que peut faire le Directeur du Service qui s’en voit confier la responsabilité ? Pour éviter les représailles si ce n’est pas prêt à la date prévue, il lui suffit de nommer quelqu’un qui aura pour tâche de coordonner les travaux et de voir à ce que la partie d’ouverture ait lieu comme prévue « l’ingénieur coordonnateur ». Voilà, le coupable est choisi d’avance. Pour le Stade Jarry, ce fut moi. Je l’ai compris … quelques semaines après ma nomination !

Stade Jarry. Hiver 1969 –-- Jin Fanning – Claude Phaneuf – Gene Kirby – Don Drysdale
Stade Jarry. Hiver 1969
Jin Fanning – Claude Phaneuf – Gene Kirby – Don Drysdale

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Durs travaux en hiver, livraisons d’acier en retard, hiver rigoureux (nous avons refait ou déterré jusqu’à 4 fois les coffrages des colonnes, pas comme au Stade Olympique, à cause des tempêtes de neige !), pose de sièges tard dans la nuit, etc … . Mes journées de travail furent longues et dures. J’ai même posé des sièges pour l’entrepreneur. Les frères Beaudry, Paul et Charlemagne, deux ex-propriétaires de nos Expos venaient faire leur petit tour à tous les matins. C’était rafraîchissant de côtoyer ces bons québécois, travailleurs infatigables. J’ai aussi fait visiter notre Stade en construction à Jim Fanning, Gene Kirby des Expos et à l’ancien lanceur étoile des Dodgers Don Drysdale. Stade Jarry. Hiver 1969 –-- Jin Fanning – Claude Phaneuf – Gene Kirby –Don Drysdale.

Une tuile de dernière minute avant la partie d’ouverture nous tombe sur la tête « la neige ». Une bonne bordée recouvrit tout le terrain 3 jours avant cette première. Il fallut l’enlever rapidement et assécher le terrain. La partie de nos Expos eut lieu comme prévu le lundi, 14 avril 1969 dans un Stade plein à craquer, devant 29 184 spectateurs. Nous avions réussi et quant à moi, j’avais gagné mes épaulettes face aux autorités de la Ville et à M. Drapeau ! Nos Expos gagnèrent ce premier match au grand plaisir des Montréalais, de M. le Maire et des partisans du « Jones ville », l’estrade au fond du champ gauche, en l’honneur du populaire joueur noir « Mark Jones ». Il était temps que la partie finisse puisque le receveur John Bateman enfonçait dans le sol une manche après l’autre ; le sol était mou !

Durant la construction de ce Stade, ayant déjà joué au baseball, des coéquipiers me visitaient pour voir la progression des travaux. Certains jouaient dans les Ligues majeures aux États-Unis. Je notais précieusement leurs remarques et dès leur départ je vérifiais si c’était fondé. Entre autres, c’était difficile de voir le marbre pour quelqu’un assis dans les premières rangées des estrades au bout de la ligne du 1er but et du troisième but. La visibilité générale était difficile de tous les sièges où que vous fussiez. Il fallait regarder entre les têtes puisque les hauteurs des contremarches étaient trop petites. Les chambres des joueurs ont dû être reconstruites parce que pas assez larges. Elles ne tenaient pas compte des habitudes des joueurs. Quelques pouces manquaient à la hauteur des abris des joueurs et ceux-ci devaient limiter leurs joies lors de bons coups … pour ne pas s’assommer ! Il pleuvait sous les estrades. Les casse-croûtes étaient à caractère temporaire. Le soir, le soleil frappait le joueur de premier but droit dans les yeux. Rien n’empêchait le vent nord de balayer les estrades et de faire grelotter les spectateurs. Inutile d’ajouter que la pluie retenait trop souvent plusieurs milliers de spectateurs à la maison. Le Métro ne passait pas à la porte et il fallait organiser la navette d’autobus avant et après chaque partie.

Par ailleurs, le Stade Jarry était chaleureux. Les propriétaires aimaient que leurs spectateurs soient proches de l’action. S’il y avait vents ou pluies, c’était l’enfer. De toute façon, c’était convenu dès le départ, le Stade Jarry était un Stade temporaire, pas digne des Ligues majeures de baseball. Le Stade Olympique règlerait le problème.

Le Stade olympique !

Ces détails anodins peut-être prennent de l’importance parce qu’avant que les Expos ne quittent Montréal en octobre 2004, les gens disaient n’importe quoi. Oui, les gens étaient proches de l’action au Stade Jarry, mais au prix de combien de sacrifices et combien de pertes de revenus pour les propriétaires ? Sur mes plans, dans le Stade Olympique les gens sont aussi proches qu’au Stade Jarry. Mais, il y en a deux fois plus, donc certains sont nécessairement plus loin ou plus haut. Je ne pouvais pas les empiler les uns sur les autres. Je devais les asseoir les uns en arrière des autres et limiter les uns au-dessus des autres pour que ceux de la dernière rangée voient la balle (maximum 110 pieds – 33,53 m).

Quant à mon travail d’ingénieur coordonnateur, j’avais gagné mes épaulettes et M. Drapeau en avait été très satisfait. Les frères Beaudry et M. Charles Bronfman ne juraient que par moi pour protéger l’aspect « baseball » dans le futur Stade. Les Expos avaient joué le 14 avril 1969 sur du gazon naturel. Même les gens de l’acier en Ontario n’avaient pu nous empêcher de tenir cette partie en retardant les livraisons d’acier. Vous vous rappelez que la structure du Stade Jarry était faite entièrement d’acier. Il manquait des sièges. Nous y avons mis des chaises temporaires et le spectacle eut lieu. Cette réussite enorgueillie tout le Service des Travaux publics et plusieurs divisions participèrent à ce succès. Notre Directeur avait réussi là où il croyait perdre.

Il y eut Terre-des-Hommes.

Mes deux réussites successives de la rue Saint-Denis et du Stade Jarry ont convaincu mon Directeur et M. le Maire que je pouvais en faire plus. Ingénieur civil diplômé, joueur de baseball depuis mon enfance, travailleur infatigable et habile à trouver des solutions pratiques, facilité à faire affaire avec les entreprises, voilà les traces que je laissais derrière moi. Ce n’était pas tomber dans les oreilles de sourds.

À compter de ce moment, je suis devenu pour notre Directeur du Service l’homme de liaison entre nos divisions en qui le Directeur faisait appel en début de chaque nouvelle année de l’Exposition pour coordonner les travaux d’aménagements ou de réfections des bâtiments à Terre-des-hommes.

LES FRÈRES BEAUDRY, VOUS CONNAISSEZ ?

Paul et Charlemagne Beaudry
Paul et Charlemagne Beaudry
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Les Frères Paul et Charlemagne Beaudry, propriétaires des Expos, associés à M. Bronfman ! Quels bons amis pour moi ! Je ne peux passer sous silence leur apport soutenu. Ces deux bons canadiens-français avaient réussi dans la construction. Travailleurs infatigables, ils venaient constater la progression des travaux à tous les matins. Ils en avaient reçu le mandat de leurs associés. Ils étaient en terrain connu. Paul et Charlemagne Beaudry.

Le bon patron.- Nous faisions le grand tour du projet chaque matin et nous discutions des étapes à venir. Combien de trucs du métier, ai-je appris d’eux ? Quoi prévoir d’avance ? Où regarder ? Découvrir les priorités avant les autres. Car un patron précède toujours ses employés. Il prévoit, il fixe les objectifs, il établit les manières de faire, il évite les écueils, il trace les chemins à suivre. Il est la sécurité pour ses employés. Il a leur confiance. Un patron doit être connaissant, travailleur, à l’écoute de ses employés et un conseillé. La recette du succès est là ; je l’ai compris rapidement.

Je leur en serai toujours reconnaissant.

Fort de ces expériences, j’étais prêt pour travailler sur un grand projet.

Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 à octobre 2006.
Ce 8 Décembre 2009



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