LE TOIT DU STADE – RAISON DE GASPILLER L’ARGENT
Le 5 décembre 2008, je remettais une Lettre et des Annexes aux trois chefs de Parti du Gouvernement du Québec, dont celle-ci à laquelle j’ai apporté de légères modifications.
Montréalais et Québécois, nous sommes chanceux, d’avoir dans notre Ville cette Œuvre d’art d’architecture :- Le Stade – Mât – Piscines – Vélodrome, avec son Toit qui veut s’envoler vers le ciel, dans une ligne parfaite, Œuvre d’art, Œuvre de génie !
Toit Taillibert.- Le Toit mobile de M. Taillibert
était flexible, léger et rétractable. L’Architecte français l’a fixé au haut du Mât et
ce Toit n’apportait pas de surcharge significative sur le bout des consoles, qui n’étaient
pas délicates comme l’a déclaré l’ingénieur qui est chargé du présent appel d’offres
du Toit, mais conçues comme telles, voir La Presse 30 janvier 1999. Le Mât prenait
la charge des quelques 200 Ã 300 tonnes (poids de ce Toit) et les consoles presque rien.
Le 1er Toit Socodec-Lavalin.- Québec et
la RIO accorda à Socodec-Lavalin le 1er Toit du Stade qui avait comme base le
Toit mobile de l’Architecte Taillibert. Il fonctionnait. Entre 1987 et 1993,
85 manœuvres du Toit mobile furent exécutées. L’Ingénieur français
Jean Roret l’a analysé et a conclu « que cette
Toiture mobile est qualifiée
de bricolage comportant des risques graves pour la structure même du Stade »,
voir La Presse 30 octobre 1991. Certaines erreurs de conception faites par
les Ingénieurs de Socodec-Lavalin ont amené la toile de kevlar à déchirer.
Il fut enlevé et payé quand même $147,42 Millions [ $716,000 (études préliminaires)
+ $117.7 Millions (contrat fixe incluant le Toit mobile et une section du Mât – 77 mètres)
+ $29 Millions (extras et intérêts) ], même s’il
était du type « tout compris clé en main ». La pénalité prévue de $10
Millions fut annulée, un cadeau, voir l’Annexe
« Le Stade de la démesure ».
Le 2ième Toit d’acier.- Avant les élections
de Septembre 1994, la RIO s’empressa de confier la construction d’un Toit fixe
d’acier. À raison, ce Toit fut cancellé par le Parti Québécois, au prix de 16
à 18 Millions de dollars. Un détour de la RIO fait pour rien.
Le 3ième Toit Birdair.- Ce fut une
course entre SNC-Lavalin/Nicolet,Chartrand,Knoll
et Birdair/RSW/Nadeau,
que ce dernier emporta. Le Toit Birdair fut monté en fin 1998. Le 18
janvier 1999, la toile de fibre de verre enduite de téflon déchira,
comme elle l’avait fait durant son érection. La RIO avait payé
quand même tout le contrat $37 Millions. Depuis 1999, la RIO
n’utilise pas la grande superficie
de jeux durant l’hiver.
Et le 4ième Toit.- La RIO a mandaté
la firme GCI d’un Ingénieur connu pour faire l’appel d’offres et l’étude du
soumissionnaire à lui recommander dans un contrat du type « Partenariat-Public-Privé (PPP) ».
La RIO a choisi le projet d’un Toit d’acier proposé par SNC-Lavalin.
Ce lourd Toit devra être suspendu à quelque chose d’autres que les consoles
ou le Mât à cause de son poids. Il faudra renforcer ces éléments structuraux
et amputer cette architecture remarquée, comme ce fut rapporté dans les
journaux, Journal de Montréal – 21 Mars 2006 et 2 Octobre 2007.
M René Morency, directeur de la RIO, a déclaré que les règles du
PPP ont été abandonnées. Ou, la RIO ferait-elle une annonce
surprise de projets avec revenus (???) autour du Parc pour remplacer
cette obligation. Ou, Québec le camouflera-t-il dans une annonce
de plusieurs projets pour l’Est de Montréal ? Le PPP avait-il pour
but d’exclure des soumissionnaires, qui devaient avoir construit au
moins 5 projets de $50 Millions et plus au cours des 5 dernières années ?
Le contrat du type « PPP » est
une trouvaille gouvernementale qui permet d’annoncer de coûteux projets
pour faire rêver les Québécois ou pour récolter des appuis, sans
avoir l’argent pour les payer, en augmentant notre hypothèque que
nos enfants devront rembourser. Elle permet aussi de mettre
et changer les conditions d’appels d’offres de façon que les
contrats soient donnés à l’entreprise de notre choix. C’est magique !
Les acteurs.- Une analyse des acteurs
du dossier Toit du Stade permet de constater que
depuis 1974 toujours les mêmes
personnes reviennent, que ce soit à titre d’Experts engagés par
la RIO ou comme entreprise retenue. Y aurait-il une grande différence
entre les Ingénieurs du 1er Toit Socodec-Lavalin et ceux du 4ième
Toit SNC-Lavalin ? Même que certains Ingénieurs y sont depuis 1974 !
C’est à regarder de près. Leurs bureaux seraient-ils plus forts
que le Gouvernement ?
Montréal et Taillibert dehors.-
Je n’ai pas oublié cette date mortelle pour nos projets.
Le Vendredi saint d’Avril 1974, Québec imposa à Montréal un Gérant
des travaux (DD) et un Mandataire coordonnateur LVLV.
Québec venait de prendre charge du Parc olympique et du Stade
avec son Toit, charge que Québec fut obligé
d’officialiser en
créant la RIO le 20 novembre 1975, à cause du retard dans la
construction dirigée par eux depuis 19 mois, rendant
précaire la tenue des Jeux. Une chance que la Ville
et M. Taillibert ont découpé le Stade en blocs de béton pour être
fabriqués hors du chantier à l’abri des grèves,
et que la compagnie Schokbéton les a fabriqués, sinon il n’y
aurait pas eu de Jeux. Ce sont les vrais sauveteurs des Jeux.
Une question pour Monsieur tout le monde.-
Quel Québécois mettrait à la porte son Architecte, s’il lui avait conçu
une œuvre qualifiée d’oeuvre d’art ? Quel Québécois demanderait à des
étrangers, non connaisseurs des subtilités de la conception, de jouer
avec cette œuvre, jusqu’à ces étrangers réussissent, en les payant
par surcroit même s’ils ne réussissaient pas ?
Oui, ce Québécois existe vraiment. Il s’appelle « la RIO », la main droite du Gouvernement du Québec.
Notre argent gaspillé.-
À date, officiellement près de 200 Millions de dollars furent
gaspillés inutilement et le Toit doit encore être remplacé.
Ces $ Millions excluent les comités, rapports, voyages,
vérification de rapports.
L’Erreur fatale.- La RIO et
les Gouvernements en poste n’ont jamais demandé à l’Architecte
Taillibert et à son équipe d’Architectes et d’Ingénieurs de nous donner
plans, devis et méthode de construction de son Toit léger et rétractable
pour que la RIO confie sa construction à une entreprise d’ici,
de la même manière que ma Division et la Ville avaient agi en 1974 pour
le Toit du Vélodrome. C’est la solution.
Nous aurions déçu des firmes d’ici que la RIO a toujours privilégiées.
Mais nous aurions économisé plusieurs centaines de millions de dollars, nos
clubs majeurs seraient encore ici et notre Stade serait utilisé avec
des surplus de revenus comme l’avait planifié M Drapeau.
Les ingénieurs de 1974/1975.-
Les Ingénieurs du Stade, du Vélodrome et du Mât, qui ont sauvé
les Jeux en faisant les plans en 1974 et 1975 ont été contactés ces
derniers jours pour se joindre à M. Taillibert et réaliser le
Toit du Stade. Ils pourraient être intéressés. Mais, ils craignent
l’ingérence politique des dirigeants en place de la RIO, laquelle
a toujours prévalue sur les vrais techniciens depuis 1976.
Tout semble arrangé d’avance comme je l’ai entendu à CKAC Sports le 3 Octobre 2008 !
Québécois ! Levons-nous pour empêcher la RIO d’amputer cette Œuvre d’art.
Forçons M. Taillibert, l’Architecte, à empêcher cette folie,
c’est son droit de concepteur le plus strict.
Ne laissons pas la RIO continuer de prendre des décisions partisanes,
politiques et non techniques. La folie « RIO » a assez duré.
Pour voir le texte intégral de la Lettre du 5 décembre 2008 et de ses 6 Annexes,
cliquez ici.
Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 Ã octobre 2006.
Mai 2010. Révisé Octobre 2010.