LE 2ième TOIT «FIXE D’ACIER» (1992 – 1994)
Un bref historique
En juillet 1991, un autre comité d’experts internationaux est formé, après que la toile de kevlar eut subi des déchirures. Ces experts concluent que le toit doit être remplacé «à brève échéance – 2 ans». La RIO compte renforcer la «vieille» toile pour les deux ans de la phase transitoire des travaux. Cette phase durera sept ans !
En avril 1992, après avoir dépensé quelques millions de dollars de plus, sur recommandation de ce comité d’experts internationaux, la RIO demande à Québec l’autorisation de faire des études préliminaires en vue de doter le Stade d’un nouveau toit. Le président de la RIO, ancien organisateur politique demande au Gouvernement de M. Bourassa cette autorisation sur recommandation du comité d’experts.
En avril 1993 «17 mois avant les élections», la RIO recommande au Gouvernement de M. Bourassa d’investir $47,6 Millions dans une nouvelle toiture avec structure d’acier fixe, plus $9,6 Millions pour le démantèlement du Toit Socodec-Lavalin. L’objectif de la RIO : tout serait prêt pour décembre 1995. Un oubli bien pensé : il y aura élections entre-temps. Alors, dépêchons-nous à donner le contrat avant les élections.
En juin 1993, un ingénieur de l’École Polytechnique de Montréal, René Tinawi, remet en question la sécurité de la structure fixe projetée. Sa résistance aux accumulations de neige et au vent demeure incertaine.
En octobre 1994, alertée par des dépassements de coûts et • après avoir eu la version Taillibert sur cette toiture •, la ministre Rita Dionne-Marsolais suspend les travaux de construction du nouveau toit, alors que la RIO a déjà accordé à la Dominion Bridge, Simard & Beaudry et Canam Manac le contrat de fabrication et d’installation des structures d’acier.
En novembre 1994, Québec (Parti Québécois au pouvoir) reporte de neuf mois le projet du toit fixe, mais pour des raisons de sécurité cette fois. Il faut vérifier la fiabilité des vérins hydrauliques prévus. Si un seul de ces vérins bloquaient, il risquait de flanquer par terre consoles et anneau technique.
En mai 1995, la ministre Rita Dionne-Marsolais décide (avec l’accord du Conseil des Ministres bien sûr) de ne pas renouveler le mandat du président de la RIO, Pierre Bibeau, défenseur du concept du toit fixe d’acier. Elle remet en question ce projet et évoque à nouveau la possibilité d’un toit rétractable.
En décembre 1995, un nouveau rapport d’ingénieurs indique que la vieille toile de kevlar peut durer encore quatre ans moyennant des frais de $3,4 Millions. Le ridicule ne tue pas.
En 1991, les experts de l’ingénierie avaient dit «deux ans de vie à la toile après renforcement». Ici, nous sommes en 1995 et la «vieille» toile peut «vivre» encore quatre ans, moyennant des frais de $3,4 Millions.
Pourtant en 1998, la toile fut testée telle qu’elle était, sans modifications. Elle possède toujours les mêmes caractéristiques structurales que lors de sa fabrication dans les années 1974-1975. M. Delaney qui l’a achetée me l’a confirmé en septembre 2009.
Ce détour fait inutilement coûta entre $16 et $18 Millions.
Conclusion.- La «cher» RIO devrait s’adresser aux vrais connaisseurs. Elle aurait plus de chances de se faire dire des vraies vérités.
Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 Ã octobre 2006.
Mai 2010