LES 4 TOITS SUCCESSIFS
Une situation injustifiable que la presse internationale apprenne 33 ans plus tard que nous nous cherchons encore un Toit pour notre Stade, alors qu’elle l’a vu sur nos pièces de monnaie et nos timbres olympiques en 1976. Lors des Jeux, le Mât n’était pas construit comme en fait foi la photo.
Monaie Olympique
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Le Parc Olympique durant les Jeux de 1976
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Timbre Olympique
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De 1976 à 1985, période de reculs, d’analyses, d’enquêtes, d’études, de rapports d’experts.
Le Gouvernement du Québec connaissait le déroulement de la construction puisqu’elle
s’impliqua dans le dossier dès avril 1974 en forçant Montréal a nommé ses gens
(mandataire-coordonnateur et gérant des travaux). Sa RIO dirige tout depuis novembre 1975.
Donc, tous les deux savaient qu’en mai 1974
les bureaux d’ingénieurs français ont accepté de recommencer en catastrophe les
plans et devis du Stade, du Mât et du Toit des Piscines à la place d’un bureau
d’ici pour que Montréal puisse remplir son engagement de tenir les Jeux.
Elle n’ignorait pas que plusieurs millions de dollars seraient dépensés pour terminer le Mât et le Toit mobile. Il fallait que ces millions de dollars restent ici pour les nôtres, coûte que coûte.
Brève description des Toits successifs du Stade
Le Toit Taillibert annoncé par la Ville
Le Toit Taillibert décrit au chapitre précédent ne fut jamais construit tel que
conçu. Son poids 200 tonnes pour la toile et sa quincaillerie, moufles,
ancrages de mise en tension de la toile et câbles, le tout accroché au haut
du Mât. Encore pire, nous (la RIO) n’avons jamais demandé à l’Architecte
de le réaliser. En gens mal élevés, nous l’avons plutôt foutu dehors.
Son coût prévu, moins de $30 Millions. Si vous voulez savoir qui nous
avons chassé du chantier, je vous invite à prendre quelques minutes pour
lire ce texte et vous aurez honte … comme moi, cliquez ici.
Pour voir le texte complet sur ce Toit,
cliquez ici.
Le 1er Toit Socodec-Lavalin (1985-1998)
Toit Socodec, dit Toit Taillibert modifié
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Socodec, une filiale Lavalin (le mandataire-coordonnateur de 1974 revient),
reçut le mandat du premier Toit. Son poids 400 tonnes le double du Toit
Taillibert, à cause de ses câbles plus gros, plus longs et d’autres ajouts.
La RIO accepta sa recommandation de construire le Toit Taillibert modifié
et signa un contrat du type « clefs en main » de $117,7 Millions le 15
mars 1985. La toile fut mise en place en avril 1987 et le Toit était
mobile en juin 1989. Le 27 juin 1991, la toile déchira sur une bonne
longueur et à partir de ce jour, Socodec rendit les armes (le Toit
sera enlevé en avril 1998) au lieu de reconnaître ses erreurs et de
les corriger. La RIO s’empressa de donner son pardon, j’étais présent
lors de l’absolution, personne n’avait les genoux par terre. De
fausses affirmations furent faites sur l’état de la toile de kevlar.
Les essais faits sur elle en 1998 confirmèrent ses caractéristiques
originales. $147,42 Millions furent payés quand même, de façon discutable.
Voir le texte complet sur ce Toit,
cliquez ici
Le règlement de ce contrat fut à ce point spécial qu’un journaliste
du journal La Presse crut bon d’écrire une série d’articles du
samedi 21 septembre au mercredi 25 septembre 1991, pour plus de détails,
cliquez ici.
Le 2ième Toit fixe d’acier (1993-1995)
Ne sachant pas comment construire le Toit Taillibert, en avril 1992 la
RIO demande au Gouvernement du Québec d’autoriser les compagnies
« Dominion Bridge • Simard & Beaudry • et Canam Manac » à procéder
aux études d’un nouveau Toit fixe. En juin 1993, un ingénieur de
Polytechnique doute de la sécurité du Toit fixe projeté.
En septembre 1994, le Parti Québécois bat le Parti Libéral lors
des élections provinciales. En octobre 1994, la Ministre Rita
Dionne-Marsolais, nouvellement élue suspend les travaux avec
raison. Un mois plus tard, Québec reporte de 9 mois le projet
de Toit fixe. En mai 1995, Québec met en doute le Toit fixe
d’acier et parle d’un Toit rétractable. Le coût payé pour
abandonner le projet, pour ce détour fait pour rien,
entre $16 et $18 Millions.
Pour voir le texte complet sur ce Toit,
cliquez ici.
Le 3ième Toit Birdair (1997-2009…)
Le Toit Birdair
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En septembre 1996, la RIO demande à deux consortiums de soumettre un Toit faisable.
Deux entreprises soumettent un prix, SNC-Lavalin (encore ?) et Birdair.
En mai 1997, la RIO recommande l’octroi du Toit à Birdair au coût de $37 Millions.
Les travaux devront être terminés le 31 décembre 1998 dit le Ministre Ménard.
Le Toit Birdair déchire le 18 janvier 1999. La RIO refuse ce Toit dont la
couverture de téflon est déficiente. Malgré ses craintes la RIO a payé quand
même les $37 Millions. Nous ne pouvons plus nous en servir l’hiver et ce
contrat fait l’objet d’une poursuite légale. Ce toit étant condamné à être enlevé,
la RIO rêve d’un nouveau Toit. C’est certain qu’elle a droit aux rêves, elle a
les poches pleines de l’argent … des fumeurs. Il y a toujours un ministre pour se
laisser « convaincre ». Cette fois elle le veut fixe et fait d’acier. La RIO ne
sait rien faire d’autre.
Le 4ième Toit fixe d’acier, annoncé de SNC-Lavalin (????)
Pour que tout reste dans la famille une autre fois, la RIO mandate en fin 2004
pour prendre charge de l’appel d’offres la firme d’un certain ingénieur qui
en 1995 étudiait la durée de vie de la toile de kevlar (Toit Taillibert modifié)
et où son rapport fut vérifié par SNC-Lavalin ! Aujourd’hui, c’est l’inverse.
Cet appel d’offres qui dure depuis 5 ans (novembre 2004), un autre record,
a été modifié, ajusté, certains éléments enlevés (du type PPP). Tout ce que
nous savons, c’est que ce sera • un Toit fixe d’acier • son poids de plus de
6000 tonnes, certains disent 10 000 • avec l’obligation de renforcer les
consoles du Stade et le Mât puisqu’ils ne peuvent le supporter • un coût de
$300 à 400 Millions, cachés dans des travaux de rénovation •
M. Taillibert s’y objecte fermement • un Toit tout à fait inapproprié •
et nous n’avons rien vu encore du concept.
Pour le texte de mes recommandations sur le Toit,
cliquez ici.
Pour plus de détails sur le Toit fixe d’acier de SNC-Lavalin,
cliquez ici.
Un tout dernier annoncé dans les journaux le 13 octobre 2009, le Toit François Delaney
Ce Toit se définit comme
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Une structure indépendante n’apportant aucun effort sur le Stade actuel
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Capable de supporter 2 fois la charge de neige
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Munie d’une toiture en aluminium
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S’ouvrant à volonté
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Un poids de 6000 tonnes
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Un coût de $197 Millions honoraires inclus
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Sans oublier que le PDG de la RIO a annoncé que des travaux de rénovation sont nécessaires au coût de $300 Millions
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Donc une dépense à venir de $500 Millions si nous croyons tous les dires.
Nous devons départager le vrai et le faux, d’où mes recommandations
Dans un premier temps au sujet de l’état de la structure.
Je recommande de
1.Arrêter les études sur le Toit d’acier et cesser immédiatement de payer des honoraires.
2.Confier un mandat de vérification de la structure portante du Stade et du Mât, à l’équipe originale de l’architecte Taillibert et des ingénieurs européens qui en 1974 et 1975 ont fait les calculs, plans et devis du Mât, du Toit du Vélodrome, des coques des Piscines, et des consoles et anneaux techniques du Stade.
3.Inclure dans ce mandat de prendre connaissance des rapports existants et après analyses et vérification sur place, soumettre leurs recommandations sur l’état exact de la structure portante. Nous saurons les vrais travaux de rénovations à effectuer.
Dans un deuxième temps au sujet du Toit lui-même.
4.Et si leurs travaux les mènent à une solution appropriée et économique pour le Toit, soumettre leurs recommandations avec coûts à l’appui, afin que des entreprises d’ici le construisent, comme ce fut fait au Vélodrome.
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Toit Taillibert rétractable 1972
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Toit Socodec, dit Toit Taillibert modifié 1987
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Toit fixe d’acier 1994
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Toit de téflon 1998
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Toit d’acier 2009 ?
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Toit Delaney ?
Une histoire qui ne tient pas debout, c’est le cas de le dire. Un seul Toit convient à cette architecture « Le Toit Taillibert original ». Si tu n’es pas capable de le réaliser, fais appel aux bonnes personnes connaissant cette technique.
Il y a plus que l’argent. Depuis l’annonce des projets le 6 avril 1972, la tentation fut grande de s’approprier la chapeauté de ce Toit et les brevets qui s’y rattachent. Il fallait savoir le construire !
La conclusion qui s’impose.- Arrêtons les tripotages. Revenons au Toit original de Taillibert, le plus économique d’entre tous.
Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 Ã octobre 2006.
Mai 2010