QUÉBEC ET LE $ 250 MILLIONS
Lors de la présentation des projets du Parc Olympique le 6 avril 1972,
M. Drapeau n’avait pas dévoilé nos prévisions budgétaires et il
s’était engagé à les soumettre dans les mois suivants.
En octobre 1972, notre budget de $250 Millions fut remis au
Gouvernement du Québec, en l’occurrence au Comité de Contrôle
des Jeux Olympiques (CCJO) dirigé par le Ministre Fernand Lalonde,
qui venait tout juste de naître. L’analyse du CCJO suscita des questions.
Je fus chargé par M. Drapeau de fournir aux Membres du
CCJO toutes les réponses désirées puisque j’avais préparé
ces prévisions. Qui d’autre pouvait mieux les renseigner
et qui d’autre peut attester aujourd’hui de cette séance
de travail et de sa conclusion.
Les membres du CCJO m’ont bombardé de questions pendant plus de 4 heures, le Ministre Fernand Lalonde en tête, Paul Desrochers “ celui que l’on appelait le représentant personnel du Premier Ministre Robert Bourassa, Paul Dozois de la Ville de Montréal, Albert Langlois de Québec et un ingénieur expérimenté Denis Lahaie. J’en oublie quelques autres et je m’en excuse. Tout était vérifié soigneusement. Le CCJO voulait s’assurer que la Ville de Montréal ne construisait que les pièces nécessaires pour les Jeux et l’Après-Jeux. Les facteurs d’inflation, de sécurité et les coussins additionnels étaient regardés de près.
À titre d’exemple, prenons le cas de l’acier d’armature.
En 1973, un tonne de cet acier coûtait environ 200$.
Nous avons mis 454$ pour l’acier d’armature du Stade
et 460$ pour le Mât. Avec les facteurs de sécurité et
les coussins, ces prix étaient de 580,11$ la tonne pour
le stade et 587,78$ pour le Mât ! Donc, un prix budgété
de 2,9 près de 3 fois plus que le prix de 1973 !
Depuis 1976, combien de fois ai-je lu ou entendu
que le budget de $250 Millions de M. Drapeau étaient
sous-évalués sinon trompeurs. Pour moi, ce n’était
que mensonges pour jeter le blâme sur la mauvaise personne.
Après plus de 4 heures de questions où je fus le seul à répondre, j’ai demandé à poser une seule question. J’ai pris mon budget dans mes mains et j’ai demandé si ce budget était correct, acceptable pour eux, sinon j’ai dit qu’il fallait le déchirer.
Le Président de l’assemblée a demandé à l’ingénieur présent, connaisseur en budget et en construction, de répondre au nom du CCJO. Sa réponse fut simple : “ Pour moi, ce budget est bon, même que j’ajouterais que l’on a tenu compte dans la fixation des prix unitaires du budget, du moment où les travaux seront réalisés (donc dans les années 1973 à 1976) et qu’en plus on a ajouté de 35 à 40% de coussins additionnels. Et voilà pour la position du Gouvernement de Québec.
Lors de cette séance de travail, j’ai senti, j’ai compris dans les questions posées le désir de vérifier nos données, mais surtout la préoccupation de cerner comment nous séparerions les contrats, combien d’argent était prévu pour tel lot ou tel lot. Sitôt la réunion terminée, je me suis rendu voir M. Drapeau et lui faire rapport des conclusions « De bonnes nouvelles pour lui et pour nous, qui avions fait un bon travail ».
C’était une erreur de donner tous les détails de notre budget …, pour voir la suite, cliquez ici.
Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 Ã octobre 2006.
Mai 2010