LE MANDATAIRE-COORDONNATEUR RÉVISE NOTRE BUDGET
Durant l’été 1974, le mandataire-coordonnateur, récemment nommé, était responsable du « contrôle des coûts ». Pour Monsieur tout le monde, que veut dire exactement en langage de construction le « contrôle des coûts » ? Ce travail consiste à diviser les opérations en petites cellules ou en contrats. L’ensemble de ces cellules sont toutes nécessaires pour la construction d’un bâtiment ou d’un groupe de bâtiments. Très souvent, le responsable doit rajouter des cellules non prévues, mais requises pour terminer le projet. Ensuite, il estime un coût pour chaque cellule et l’ensemble de ces coûts forment les prévisions budgétaires auxquelles il attribue une somme pour les cellules « dites imprévues ».
C’est ainsi qu’en octobre 1972, nous avions établi les prévisions budgétaires de $250 Millions pour les nouvelles installations olympiques de la Ville. $183,13 Millions fut budgété pour les projets du Parc olympique, $62,34 Millions pour les autres de la Ville et $4,53 Millions pour Kingston où se tenaient les compétitions de voile.
Parc olympique
Pour comparer des éléments comparables, j’exclurai la prévision du viaduc de la rue Sherbrooke (liaison Parc olympique – Jardin botanique) qui n’était pas dans le mandat de ma Division et le montant de notre budget était de $179,56 Millions.
Une des premières tâches du mandataire-coordonnateur fut de reprendre ce budget
et de l’actualiser en chiffres été 1974.
C’était une importante firme
d’ingénieurs et leurs personnes ressources étaient nombreuses, en comparaison
de nous et notre personnel restreint.
Le mandataire compléta son travail et à notre insu en informa des gens hauts placés au Gouvernement du Québec, une Commission parlementaire étant annoncé pour la mi-janvier 1975. Si ma mémoire est fidèle, ils parlaient de $470 Millions. Sur réception d’une copie de ce budget, nous l’avons étudié attentivement. Une note précisait clairement que notre budget original de $250 Millions était correct. Des augmentations avaient été apportées à cause de raisons telles que crise du pétrole, rareté des matériaux, etc. C’est bien de leur part d’avoir préciser que notre budget original était correct. Les ingénieurs trouvent toujours des raisons pour augmenter les budgets de contrôle des coûts.
Notre étude détaillée démontra qu’une somme de quelques $105 Millions de trop s’était glissée par erreur dans leur budget. Des contrats avaient déjà été octroyés à des prix beaucoup plus bas que ceux indiqués au budget. Certains prix unitaires dépassaient largement ce que nous avions déjà payés.
Un problème se posait. Le mandataire avait déjà révélé le montant de son budget à des hauts placés de Québec et il ne voulait pas être discrédité face à eux. Une séance de travail en présence de gens du CCJO (Comité de Contrôle des Jeux Olympiques de Québec) nous permit de convaincre le mandataire de réduire de $60 Millions certains prix unitaires trop élevés, laissant encore un surplus de $45 Millions qui auraient dû être déduit.
Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 Ã octobre 2006.
Mai 2010