Stade Olympique Montréal- MON PROJET DÉFINITIF ACCEPTÉ
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MON PROJET DÉFINITIF ACCEPTÉ PAR LE COMITÉ EXÉCUTIF

De surprise en surprise, vendredi le 3 septembre 1971 M. Drapeau me rejoint au travail et me dit : « Êtes-vous capable de me soumettre mardi matin votre projet définitif de Stade ? Nous en avons discutés quelques-uns, mais le dernier, le vrai, je voudrais que vous veniez me le présenter mardi matin à mon bureau, est-ce possible ?»

Montréal-Matin – 13 Septembre 1978
Montréal-Matin, 13 Septembre 1978
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Il connaissait bien ma réponse, le ratoureux ! Il savait que le travail ne me faisait pas peur d’autant plus que, jusque là, toutes mes recommandations avaient trouvé preneur, « j’avais frappé dans le 1000 » pour emprunter une expression qui parle par elle-même au baseball. Mais, quelle fin de semaine, ce fut ? La fin de semaine de la Fête du Travail … à travailler ! Dehors, le soleil et la chaleur en réjouissaient plusieurs ; ce n’était pas pour moi. Le défi de dessiner mon dernier projet en valait l’effort, et pendant que les miens se débattaient dans la piscine le jour ou ronronnaient la nuit, je travaillai sans relâche pour que ce dernier Stade fut le bon. Même mes parents et certains de mes frères se mirent de la partie à me narguer. Eux aussi faisaient éclater l’eau pour se rafraîchir, pendant qu’attablé dans la cuisine, je recalculais mes distances, tout en les observant du coin de l’œil de temps en temps. C’est bien vrai la première phrase de cet article : « Le Stade Olympique est né, en 1971, sur une table de cuisine, au domicile de Claude Phaneuf, … »

Je mis de côté tous mes brouillons et je recommençai à zéro. Point par point, je fignolai ce qui allait devenir « la base de notre Stade Olympique ». 24 heures sur 24, à quelques quarts d’heures près … , je travaillai toute cette fin de semaine pour définir et polir mon dernier projet. Comme nous disons à la Canadienne, «Ou çà passe ou çà casse.»

Mardi 7 septembre 1971 à bonne heure, je me présentai au bureau de M. Drapeau, fier de ce que j’avais à lui soumettre. Je mis sur la table mes esquisses et tout le contenu du Stade. Je constatai rapidement que mon projet lui plut puisqu’il m’ajouta lorsque j’eus terminé : « C’est très bien, je vais montrer cela à mes collègues du Comité exécutif. » Il fit descendre à son bureau tous les membres du Comité exécutif présents à l’Hôtel de Ville: de mémoire après 38 ans, Messieurs Drapeau, père, John Lynch-Stauton, Gerry Snyder et Jean Labelle. Il y avait quorum ! Fièrement, M. Drapeau leur soumit mon projet et ses annexes. Je refis ma présentation avec force détails. Quelques questions suivirent, des commentaires flatteurs, et unanimement (!!!) ils l’approuvèrent. M. Drapeau conclut cet accord en ces termes : « Messieurs maintenant, nous pouvons dire à M. Phaneuf d’aller à Paris rencontrer M. Taillibert et lui dire que c’est cela que nous voulons. Allez porter vos documents à Paris dès ce soir ! » Le soir même, je partais pour Paris accompagné de M. Alexandre Bourgault, ingénieur surintendant de notre Division des ponts et charpentes, mes documents sous le bras.

Voici ces croquis chèrement conservés et publiés pour la première fois


1.Plan du 1er Balcon – Disposition Baseball
1. Plan du 1er Balcon – Disposition Baseball
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2.Plan du 1er Balcon – Disposition Piste de 400m
2. Plan du 1er Balcon – Disposition Piste de 400m
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3.Plan du 2ième Balcon – Disposition Baseball et Piste 400m
3. Plan du 2ième Balcon – Disposition Baseball et Piste 400m
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4.Coupe des gradins et Lignes de visibilité
4. Coupe des gradins et Lignes de visibilité
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5.Toit fixe et ouvrant (Juin 1971)
5. Toit fixe et ouvrant (Juin 1971)
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6.Photo remis au journaliste le 6 avril 1972
6. Photo remis au journaliste le 6 avril 1972
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Quant au Toit, vu le manque de temps, je gardai le même principe de Toit avec ses parties fixes et ouvrantes de mon projet de juin 1971. J’ai redéfini tout le contenu intérieur et les accès en tenant compte de mes trouvailles dans les stades visités. Pour la forme en élévation de la console, je recommandai que les parties fixes avant et arrière du poteau de support soient maintenues en équilibre, la partie avant courbée vers le haut pour donner une impression de liberté, d’ouverture, contrairement au Parc des Princes où les spectateurs des dernières rangées pouvaient se sentir un peu écrasés par ces masses de béton. Quelques mois plus tard en novembre 1971, au retour de Munich, M. Paul Desrochers, représentant personnel de M. Bourassa, assis avec moi dans la dernière rangée du Parc des Princes me demanda de ne pas oublier « le toit courbé vers le haut ». Oui, Monsieur Paul.

Pour en finir avec la conception du Stade Olympique

Un sujet essentiel et à la fois délicat qui me dérange -- la conception du Stade Olympique --. Habituellement, un architecte conçoit un projet à partir d’un programme du client qui définit sa commande. À Montréal, ce fut différent.

Mexico indique dans son analyse des Jeux de 1968 « Le travail préliminaire, avant l’établissement des plans proprement dits, qui a consisté à présenter un inventaire détaillé et ordonné des nécessités à satisfaire, a été décisif. … … Ainsi les problèmes qui traditionnellement se réduisaient à une « composition » par l’architecte d’une série d’espaces différents formant un tout organisé, (comme dit le proverbe mexicain : tout tient dans une cruche pour qui sait l’y placer) se trouvèrent soudain multipliés, ce qui d’une manière générale plaide en faveur de l’efficience accrue des responsables des programmes des nécessités à satisfaire et des plans définitifs. … … ».

Mexico concluait à débuter les projets des installations complexes telles les Olympiques avec les responsables des programmes avant l’arrivée des architectes et M. Drapeau décida de procéder ainsi. Après réflexion, il me choisit pour ce travail à la mi-mars 1971. Toutefois, sa participation active comme technicien et grand responsable nous menèrent tous les deux, non pas à un programme, mais à un projet détaillé que Montréal a retenu en septembre 1971, comme je vous le raconte dans ce chapitre. Il respectait ce principe que les besoins soient fixés avant l’entrée au dossier de l’architecte.

Au cours des années, la Commission Malouf m’a fait déclarer mes travaux de conception de l’été 1971. Au procès de M. Taillibert en 1983, la RIO m’a forcé à déposer mes plans et les a utilisés pour faire réduire les honoraires de M. Taillibert. Ces déclarations furent toujours rapportées dans les journaux du lendemain. Même à mon propre procès pour mes travaux non payés en l’an 2000, le juge s’est mis à rire et a ridiculisé mes propos lorsque j’ai déclaré avoir fait les premiers croquis du Stade que Montréal et M. Taillibert ont utilisés.

À maintes reprises depuis 26 ans, plusieurs Québécois m’ont questionné à ce sujet. Une lettre datée du 5 novembre 1974 remise à l’avocat de la Ville faisant état de mon travail alors encore non rémunéré (il ne l’est pas plus en 2009 !!) avait refroidi M. Drapeau. Au cours des années, il n’a pas cru bon d’affirmer ces conceptions que nous avons faites ensembles pour ne pas minimiser la conception spectaculaire et audacieuse de M. Taillibert. N’ayez crainte, pour moi c’est le Stade Taillibert. Mes projets font partie de la Vraie Vérité et dans le présent texte je vous expose les croquis de mon projet du 3 septembre 1971 retenu par le Comité exécutif de Montréal dans les circonstances décrites précédemment. Pour voir le projet de juin 1971, cliquez ici.

Je reconnais que c’est le Stade de M. Taillibert, j’en parle à tous ceux que je rencontre, … issu de mes croquis point à la ligne.

Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 à octobre 2006.
Mai 2010




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