LA CONCEPTION DE BASE DU PARC OLYMPIQUE
M. Jean Drapeau réélu maire de la métropole canadienne en 1960 caresse de grandes ambitions pour élever sa Ville au rang de Ville Internationale.
Le Métro.- Il ne lambine pas et annonce dès octobre 1960 que Montréal aura son métro long de 25,7 kilomètres et doté de 22 stations, une nécessité pour une grande ville compte tenu de nos hivers rigoureux. Sa construction débute en 1962 et sa mise en service a lieu en 1966, une année avant Expo 67.
Expo 67.- Le 13 novembre 1962, M. Drapeau apprend une bonne nouvelle. Le Bureau International des expositions choisit Montréal pour l’Expo 67.
Un voyage marquant.- En 1963, il se rend
à Lausanne en Suisse pour visiter l’emplacement de l’exposition nationale prévue
pour 1964. Il est accueilli dans les salons de l’immeuble municipal « La Maison
mon repos ». M. Drapeau est invité à visiter le Musée olympique à l’étage
supérieur où Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes, a
vécu. Le Comité International Olympique y avait son siège. Fasciné, le Maire
Drapeau découvre « l’olympisme », pour voir
la définition de l’olympisme, cliquez ici
.
Sa réflexion se poursuit.
« Du sport pour une jeunesse en santé. -- Des Installations règlementaires
pour le développement des athlètes amateurs, l’élite et pour les Universités ».
L’Expo 67 s’est identifiée à la « Terre des hommes » comme nous le chantions si bien, où cinquante millions de visiteurs du monde entier sont venus fouler le sol de Montréal au cours des six mois d’été. Il n’y avait qu’un pas à franchir pour « Réunir à Montréal des milliers d’athlètes de tous les pays » dans des compétitions fraternelles et saines, une grande fête de l’amitié.
Victoire à Amsterdam.- En 1966, Montréal perd à sa première demande en faveur de Munich où se déroulèrent les Jeux de 1972. Encore plus déterminé que jamais, M. Drapeau rapplique. Une candidature soigneusement préparée, une renommée établie avec Expo 67, un respect de l’homme Jean Drapeau qui assurait confiance, et Montréal qui sut recevoir les dignitaires concrétiseront la victoire à Amsterdam le 12 mai 1970. Montréal est choisie pour tenir les Jeux d’été de 1976 aux dépens de Los Angeles et Moscou. Cette victoire de M. Drapeau tient du prodige puisque très peu d’observateurs chevronnés du monde olympique lui accordaient la moindre chance face à ces deux superpuissances !
M. le Maire réussissait là où d’autres avant lui n’avaient pas eu cette chance.
La naissance du Parc Olympique
Les données.- « Du sport pour une jeunesse en santé. -- Des Installations règlementaires pour que les performances des athlètes amateurs et d’élite. -- L’engagement de construire un Stade à grande contenance et digne des Ligues majeures de baseball » mènent directement à la conception de base du parc des sports tant rêvé par Montréal depuis longtemps.
Avec audace, Montréal veut relever à la fois le défi des Jeux et celui de l’autofinancement. Le Stade sera le point central des nouvelles installations où se dérouleront les principaux événements : Cérémonies d’ouverture et de clôture, compétitions d’athlétisme, football et équitation pour le Grand Prix des Nations. À tous les jours durant deux semaines, notre Stade fait le tour de la terre via la presse et la télévision comme le « Symbole de Montréal ». Des pièces d’argent, timbres, chandails propagent son image partout dans le monde. Montréal est dès lors connu internationalement.
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Toute ville qui organise les Jeux olympiques profite de cette chance unique pour se doter d’installations dont elle a besoin avec une architecture grandiose et audacieuse. D’ailleurs, les Jeux terminés, les architectes du monde entier viennent étudier sur place cette architecture d’avant-garde et produisent un rapport détaillé de leurs trouvailles.
L’exemple de Munich. Aux Jeux d’été de 1972, Munich innove avec son
« Olympia Park » en réunissant sur le même site – le grand Stade – le Centre de natation – la Gymnastique –
le Cyclisme – le Village olympique – le Centre de presse, pour faciliter les déplacements d’un lieu de
compétition à un autre. Ce fut une réussite complète. À Mexico en 1968, les journalistes étaient retardés
dans la circulation à cause des longs déplacements.
Montréal fait de même avec son Parc Olympique.
La conception de base du Parc Olympique
M. Drapeau se plaisait à répéter. Quelle belle prévision « Construire le Stade que la Ville a besoin, et par surcroit payé avec les revenus des Jeux »! À quelques stations de Métro plus à l’ouest (Berri-Demontigny) devait s’implanter l’Université du Québec. Des discussions ont eu lieu en 1972 entre Mes Drapeau et François Cloutier, ministre de l’Éducation à Québec, pour que l’Université du Québec utilise nos installations de sports amateurs afin de servir de site d’entraînement et de compétitions aux étudiants. Faciles d’accès, elles ne perturberaient pas la tenue d’événements majeurs dans le Stade.
En 1971, deux (2) bâtiments de sports amateurs existaient, le Centre de Maisonneuve et l’Aréna Maurice-Richard. Il fallait y intégrer les Stade, Piscines, Vélodrome, Terrains d’entraînement et Stationnements.
Durant l’été 1971, M Drapeau me parle avec enthousiasme de son Parc Olympique. Doter Montréal d’un véritable parc de sports pour le Québec et le Canada, c’était son rêve depuis 1960. Je proposai le concept de deux pôles, un pour les grands événements et les sports professionnels côté « ouest » du Parc près du boulevard Pie IX et l’autre pour les sports amateurs et l’élite côté « est », relié au Centre Maisonneuve et à l’Aréna Maurice-Richard. Je tombai dans le mille, c’était sa planification.
Mon mandat était de concrétiser ces deux pôles.
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Premier pôle.- Son implantation était fixée depuis 1954. En 1971, l’étude rigoureuse des origines et destinations des autos pour un match de baseball ou de football déboucha sur des stationnements souterrains adjacents au Stade et au Vélodrome, pour autos et autobus, avec rotation autour du Parc.
Deuxième pôle.- Je découpai les installations à l’échelle du plan et je les plaçai à différents endroits en tenant compte des différences de niveaux entre les rues De Coubertin et Sherbrooke. Ce faisant, je créai un Centre polyvalent réunissant Piscines et Vélodrome adjacent aux bâtiments existants. Plus tard, M. Taillibert le déplaça et implanta les Piscines sous son Mât.
M. Drapeau répétait :- « Les profits que nous ferons avec le pôle « grands événements et sports professionnels » et les loyers que paieront Montréal et l’Université du Québec couvriront toutes les dépenses d’opération. Le surplus de revenus servira à payer les dépenses d’autres parcs de sports dans la Ville ». C’était sa planification.
M. Drapeau confirma cette conception du Parc Olympique et la volonté de conserver les facilités d’athlétisme dans le grand Stade, dans le texte qu’il remit aux journalistes à la conférence de presse à l’ICAO le 6 avril 1972.
« Pendant les Jeux, raisons de ces constructions, le Parc Olympique
sera le site de plusieurs disciplines olympiques dont celles du grand Stade, du Centre de natation, du Vélodrome et
Après les Jeux, le grand Stade sera utilisé pour les sports majeurs et les autres installations pour les sports amateurs et les universités.
Et le grand Stade devra conserver ses facilités d’athlétisme pour y tenir d’autres événements grandioses »
M Drapeau, fier de son Projet, voulut avoir l’approbation de
Québec et il me demanda d’exposer en détails cette conception
à M Paul Desrochers, représentant personnel du Premier
Ministre du Québec, M. Robert Bourassa, un certain 1er
novembre 1971, pour le texte de cette rencontre, cliquez ici.
Pour la suite « Le grand Parc Maisonneuve détaillé », cliquez ici.
Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 Ã octobre 2006.
Mai 2010