Lettre que M. Vincent Galibois a envoyée à la R.I.O., au Premier Ministre
et une copie à l’agence de Monsieur Roger Taillibert.
Québec, le 15 juillet 2008
Bonjour,
Je flânais sur le site internet de Radio-Canada lorsque j’appris, à ma grande stupéfaction, que la fibre de verre enduite de Téflon, faisant office de Toit au Stade olympique de Montréal, allait être remplacée par un Toit fixe en acier.
Quelle erreur monumentale nous faisons avec l’installation d’un Toit
rigide sur cette merveille architecturale. Il n’y a que la R.I.O.
pour faire une telle bourde.
Aucun endroit à travers le monde ne
permettrait la transformation d’un monument emblématique,
d’envergure internationale, sans conserver l’essence de
l’œuvre ou
sans avoir préalablement consulté son créateur.
Nous dépensons des millions de dollars pour la restauration
et la conservation de nos monuments historiques et religieux,
et ce, afin de respecter intégralement l’aspect d’origine de
ces derniers. Semble-t-il que nous n’appliquons pas autant
de soin et de minutie à conserver nos modèles du génie civil
et de l’architecture moderne.
Où est le Gouvernement du Québec dans cette histoire ? Ce dernier nous oblige à posséder un permis pour couper un arbre ou transformer l’apparence de notre demeure, mais pour un projet d’une telle envergure, il ne s’interroge même pas sur l’aspect final du bâtiment.
Près de vingt fois plus lourd que le toit d’origine, le toit fixe en acier nécessitera un investissement estimé à 200 millions de dollars et le renforcement des consoles, de la structure du Stade et du Mât. Je crois qu’avec de tels ajustements, il est facile de constater à quel point le Toit qui sera installé n’est pas compatible avec le Stade. Nous pourrions faire mieux pour moins.
Le remplacement du Toit souple par un toit rigide, n’est pas digne de la rénovation d’un Monument, reconnu internationalement, qui n’a rien à envier à toutes les tours Eiffel de ce monde.
De plus, esthétiquement parlant, j’ai de la difficulté à croire qu’un simple Toit métallique et fixe, aura l’apparence et l’élégance du concept original. Certains critiquent ce fameux concept et le relèguent à l’effervescence des idées utopiques des années 70, d’autres font référence à l’expérience décevante de la première toiture du Stade, installée à la fin des années 80. Cependant, il fut démontré que l’idée est viable. Il est impossible qu’en 2008, plus de 20 ans après l’installation de la toile en Kevlar, nous soyons incapables de faire fonctionner une toiture mobile sur ce bâtiment. Avec l’évolution des matériaux et de la technologie, il n’est tien qu’à nous de vouloir le réaliser.
Les responsables de la R.I.O. doivent refaire leurs devoirs et trouver ceux et celles qui feront fonctionner la machine. Qu’ils s’adressent aux Ingénieurs de la N.A.S.A. s’il le faut, mais ils doivent trouver la solution !
D’ailleurs, nous pouvons encore compter sur l’Architecte de ce magnifique complexe. Faire appel à son expertise et à son équipe, ne peut que nous aider dans le processus de réalisation. Je crois qu’il ne faut pas attendre son décès pour régler le dossier une fois pour toutes ! Les Québécois sont portés à le critiquer, mais Roger Taillibert est un grand Architecte du 20è siècle et son travail est reconnu mondialement. Il travaille sur des projets d’envergures depuis près de 50 ans et chacun de ses projets furent menés à terme. Le Stade olympique de Montréal est le seul projet qu’il ne peut considérer comme étant terminé. Si notre Stade n’est pas encore complété après plus de 30 ans, c’est peut-être dû à un manque de volonté et de collaboration de notre part. Nous pouvons y réfléchir.
En conclusion, nous devons agir. Il est impératif que le Gouvernement
du Québec intervienne dans ce projet, afin de renverser la vapeur
avant qu’il ne soit trop tard.
Nous ne pouvons pas permettre
l’installation d’un Toit en acier, semblable à celui des entrepôts
de grandes dimensions, sur notre Stade olympique. Personne ne peut
se donner le droit de transformer cette sculpture de béton en
gigantesque Costco. Agissez !
Un Québécois fatigué des solutions farfelues qui s’avèrent coûteuses et temporaires.
Un Québécois fier de son Stade, qui souhaite la solution avant la prochaine génération.
Vincent Galibois
Québec, Québec.