La Vraie Vérité sur le Stade Olympique de Montreal
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La construction du Stade Olympique de Montréal

Les textes

K02 - Notre échéancier des études et travaux
K22 - L’Université de la technique a servi à quoi ?
K26 - Pourquoi la préfabrication ? Pourquoi les français ?
K28 - Le Vélodrome est terminé... Le COJO prend possession du Stade
K29 - Des études - Des mandats - L’omniprésence d’ingénieurs, de firmes d’ingénieurs
K30 - Les Expos vantent notre Stade et partent
K31 - La RIO contrôle l’information, trompe l’Histoire et joue à la chaise musicale
K.51 La grande tromperie
K.52 À l’Entreprise Charles Duranceau – Chapeau
K.53 À l’entreprise Schokbéton - Chapeau
K.54 Lavalin, le puissant
K.55 Le rôle des partis politiques
K.56 Les Québécois se souviennent
Plusieurs autres textes
sont à venir

LE MANDATAIRE ET LE GÉRANT DES TRAVAUX ÉCHOUENT.
LVLV-LAVALIN ET DÉSOURDY/DURANCEAU ÉCHOUENT
LVLV-LAVALIN, REMETTEZ VOS HONORAIRES.

Avant-propos

Je trouve assez spécial cet écrit où je dois raconter comment LVLV, une filiale à part entière de Lavalin, a échoué et a fait dérapé ce grandiose projet de M. Drapeau en 1974 et 1975 avant l’arrivée de la RIO. C’est d’autant plus surprenant qu’en 2010, Lavalin fait encore la une de ce projet avec son Toit rigide tout à fait inadéquat, ce Toit l’élément central et contesté de la mascarade « Appel d’offres » de la RIO, et ce, même si déjà une première fois Lavalin avec sa filiale Socodec n’a pas su faire correctement le premier Toit du Stade, version Taillibert modifiée par Socodec qui fut enlevé en 1998 et … $88,5 Millions des $147,42 Millions furent jetés à la poubelle, notamment ces précieuses pièces fabriquées par la Compagnie Sepa Levage et exposées à Paris en 1975, en attente d’être installées et qui ne le furent jamais.

Ancrage pour l’arrimage automatique
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Moufle et Ancrage de la toile
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Ancrages de la Toile et Moufles de suspension … à la poubelle !

Définition d’un Mandataire-Coordonnateur

J’ai été surpris de constater par les questions qui me sont posées que plusieurs ne connaissent la signification, la portée de ce qu’est un mandataire-coordonnateur.

Dans le contexte de ces travaux du Parc Olympique, le mot « Mandataire » signifie la personne, la grosse firme d’Ingénieurs-conseils qui a reçu le mandat du Maître d’ouvrage, en l’occurrence la Ville de Montréal et M. Drapeau, pour prendre charge des services précis décrits ci-après. Le mot « Coordonnateur » accolé au mot Mandataire prend sa raison d’être parce que les responsabilités confiées à ce Mandataire couvrent tous les aspects requis pour coordonner, développer, surveiller et contrôler toutes les phases requises pour mener à terme la réalisation du Projet et le livrer terminé à la date fixe du 6 juin 1976 à l’intérieur des budgets établis.

Période couverte des services de ces imposés par Québec

La période couverte par ces performances débute en avril 1974 et se termine le 20 novembre 1975 avec l’arrivée de la RIO, 19 mois, … 19 mois de trop. Lorsque ces mandats furent confiés, nous étions à 27 mois des Jeux de 1976, une période suffisamment longue pour que les projets soient terminés bien avant le début des Jeux comme en témoigne le fait que 75% de la structure du Complexe Stade-Mât-Piscines fut réalisée en 206 jours.

Avant de conclure sur les performances du Mandataire-coordonnateur LVLV-Lavalin et du Gérant des travaux Désourdy/Duranceau, que le Gouvernement de M. Robert Bourassa imposa à M. Drapeau en avril 1974, il est essentiel de connaître la portée du mandat complet et global qui fut attribuée à LVLV et celle au gérant des travaux.

Voyons dans l’ordre 1) Les mandats confiés et acceptés en avril 1974 ; 2) Les services réels rendus ; et 3) L’état du chantier et leurs performances lorsque la RIO dut prendre charge des travaux 19 mois plus tard en novembre 1975, à 8 mois des Jeux, … après plus d’une demande de M. Drapeau.


 

1) LES MANDATS CONFIÉS ET ACCEPTÉS EN AVRIL 1974.

1.1 Le mandat du Mandataire-Coordonnateur « LVLV », filiale de Lavalin.

Le mandat complet et global de LVLV (un contrat de plusieurs $ Millions) se résume comme suit :-

  • 1- Coordonner, pour le compte de la Ville, le travail du Gérant des travaux et des autres Entrepreneurs ;

  • 2- Rendre les services suivants :-
    • La programmation et la révision des prévisions budgétaires.
    • La relance des plans et devis de génie et d’architecture pour respecter les échéanciers.
    • Le service d’octroi des contrats, la préparation des cahiers des charges, les appels d’offres et la négociation.
    • Le contrôle de l’avancement des travaux en regard de leur programmation.
    • Le service de l’approvisionnement en matériel et en équipements.
    • Le contrôle des coûts par rapport aux prévisions budgétaires/la facturation.

LVLV-Lavalin acceptait la responsabilité de mener à bien toutes les phases de la construction, de contrôler les coûts et de voir à faire réaliser les travaux pour qu’ils soient complétés le 6 juin 1976, pour et au nom de M. Drapeau et de la Ville de Montréal.


 

1.2 Le mandat du Gérant des travaux « Désourdy-Duranceau »

Le Gérant des travaux s’engageait à fournir le personnel, la main d’œuvre et les installations de chantier pour :-

  • 1- Réaliser et gérer sur le site tous les travaux dont un fort pourcentage sont des travaux du gros Å“uvre.

  • 2- Assumer la planification, la coordination et la direction générale pour le reste des travaux de structure, ainsi que pour les travaux des Entrepreneurs spécialisés.

  • 3- Et voir à ce que les travaux et les Installations du Parc Olympique soient complétés à temps pour le 6 juin 1976.

Donc, un Entrepreneur général qui dirige les travaux des Entrepreneurs engagés par la Ville sur recommandation du Mandataire-Coordonnateur. Une précision additionnelle : L’Entreprise Désourdy fut désignée l’Entreprise principale dans ce consortium.


 

Une exclusion de ces deux mandats qui en dit beaucoup

La construction du Vélodrome fut exclue de ces deux mandats … pour les dissocier complètement de la performance de la Ville de Montréal, piètre selon Québec et la raison … de l’exigence à les engager.

Toutefois, la Vraie Vérité étant ce qu’elle est, … la terminaison du Vélodrome, la structure la plus complexe du Parc Olympique, finit par faire partie de leurs mandats, lorsqu’ils réalisèrent … que ce bâtiment serait sûrement le seul terminé bien avant les Jeux de 1976, … et il le fut et les vrais connaisseurs furent désignés dans des postes clefs des opérations de préfabrication et d’érection des pièces.


 

2) LES SERVICES RÉELS RENDUS

2.1 Les services du Mandataire-Coordonnateur « LVLV »

a) La programmation et la révision des prévisions budgétaires

La programmation.- Comment LVLV pouvait-il préparer une programmation adéquate des travaux, vu sa non connaissance de ces techniques inédites de construction ? Les connaisseurs/les dirigeants français qui travaillaient à la construction du Toit du Vélodrome pour la compagnie « Duranceau » faisaient partie du Gérant des travaux et non de LVLV. Nous l’avons vu dans un autre texte, ils ont été tassés dès l’arrivée de la compagnie Désourdy ? La participation de ces vrais connaisseurs fut vite requise et ces français « reprirent du galon » par nécessité.

Les prévisions budgétaires.- Après la remise de nos Prévisions budgétaires d’octobre 1972 aux Gouvernements d’Ottawa et de Québec, nous avons subdivisé ces prévisions dans le cadre de « soumissions publiques/contrats à octroyer », et ce, pour les spécialités d’architecture, de mécanique, d’électricité et de communications.

Compte tenu de ses expériences des gros chantiers, le Mandataire-Coordonnateur révisa nos prévisions d’octobre 1972 à l’été 1974 dans le cadre de « soumissions négociées … sur invitation ». Plusieurs postes furent créés pour refléter la réalité de ces projets à mettre en œuvre et pour en contrôler les coûts réels correctement.

LVLV établit son premier budget dans les mois qui suivirent ($480 Millions) et il en informa à notre insu le Gouvernement du Québec peu avant la Commission parlementaire prévue pour janvier 1975. Sur réception d’une copie, nos vérifications usuelles nous révélèrent des surprises inattendues.

Notre étude minutieuse conclut à des erreurs en trop de $105 Millions. Une séance de travail faite en présence des gens de Québec (du CCJO) nous permit de démontrer les erreurs évidentes de ces prévisions gonflées. LVLV-Lavalin consentit de réduire ce/son premier budget de $60 Millions et non de $105 Millions comme c’aurait dû être, … parce que Québec savait déjà le premier montant total annoncé. Pour voir ce texte, « Nouveau budget gonflé et plein d’erreurs », cliquez ici.


 

b) La relance des plans/devis de génie et d’architecture pour respecter les échéanciers

La première préoccupation : Obtenir les plans de la structure du projet Stade-Mât-Piscines qui représentent plus de 75% des plans à faire. Au Vélodrome, nous n’avions pas eu de problèmes avec les plans du Toit, pourtant la structure la plus compliquée du Parc, … parce que notre bureau d’Ingénieurs-conseils TGL n’hésita pas à faire appel aux Ingénieurs français de la firme Europe-Études, Experts en cette technique et à qui M. Taillibert avait fait appel lors de sa conception.

Au complexe « Stade-Mât-Piscines », notre bureau d’Ingénieurs-conseils ne voulut rien savoir des maudits Ingénieurs français. Cette attitude négative provenait d’une situation nébuleuse de la Tour Montréal-Paris d’Expo 67. À cause de retards (± 12 mois) et de plans inadéquats, dès mai 1974 M. Taillibert obtint la permission de la Ville pour faire reprendre les plans de structure par les Ingénieurs français de SEEE et d’Europes Études, ce qui sauva les Jeux, et ce, malgré l’inertie de Québec qui hésitait à remplacer ce bureau depuis plusieurs mois, bureau que Québec (M. Desrochers) avait lui-même fortement recommandé à M. Drapeau.

LVLV fit un bon travail avec son Service de relance des plans d’architecture, mécanique, électricité et communications puisque lorsque la structure fut suffisamment avancée de janvier à juin 1976, les travaux de ces spécialités purent se réaliser rapidement parce que ces plans avaient été bien planifiés.


 

c) L’octroi des contrats, préparation des cahiers des charges, Appels d’offres et négociation

Justifiant leurs recommandations sur « l’urgence à construire », LVLV et Désourdy-Duranceau ont convaincu les autorités municipales et notre Directeur qu’il fallait renoncer aux soumissions publiques, … ouvrant la porte au déroulement financier qui fit dévier le projet de son autofinancement. Pourtant, nous étions à 26 mois des Jeux et … 75% du Stade fut érigé en 206 jours (6,6 mois), du 20 novembre 1975 au 13 juin 1976, date de la prise de possession par le COJO !

Comment les prix négociés pouvaient demeurer à l’intérieur du nouveau budget gonflé alors que les Entreprises constataient dans quelles conditions difficiles/tolérées elles travailleraient sur le chantier ?

Les contrats étaient négociés sur invitation seulement de LVLV et certains de ces contrats contenaient de petites phrases sujettes à extras. Voir ce texte, cliquez ici.


 

d) Le contrôle de l’avancement des travaux en regard de leur programmation
Aucun empattement du Stade excavé le 14 Mai 1974
Aucun empattement du Stade excavé
le 14 mai 1974
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En avril 1974, l’excavation ponctuelle des empattements (footing) des consoles du Stade n’était pas commencée parce que les plans de structure du Complexe Stade-Mât-Piscines comportaient des erreurs. Voir la photo du 14 mai 1974 et Voir le texte, « Des plans inadéquats », cliquez ici. Cette situation qui risquait d’engendrer des conséquences graves tardait à se régler, parce que Montréal se devait d’avoir l’acceptation du CCJO (de Québec) pour agir. Ne pouvant plus attendre vu les retards, dès mai 1974 M. Taillibert fut mandaté pour mettre en services les bureaux d’Ingénieurs français S.E.E.E. et Europes Études … qui reprirent à la hâte tous les plans de la structure portante du Complexe Stade/Mât/Piscines et la construction put débuter à un rythme accéléré. Voir ce texte, « Au secours, les Ingénieurs français », cliquez ici.

À partir de mai 1974, l’avancement des travaux ne progressa pas selon l’échéancier préparé par LVLV, étant perturbé par une manque de connaissances de cette technique de construction, des désordres et des manques de contrôles que LVLV devait corriger avec la participation du Gérant des travaux (puisqu’il avait le mandat de le coordonner) et l’appui de Québec qui devait « mettre au pas » les syndicats, notamment • Une direction à deux têtes. • Des coffrages refaits 3 ou 4 fois que ni le Mandataire, ni le Gérant des travaux n’ont pu empêcher. • Les nombreuses gaines bouchées qui retardaient les travaux et engendraient des coûts élevés non prévus. • La xénophobie envers les maudits français qui ont pourtant refait les plans et devis, et décrit en détails la méthode d’érection des pièces préfabriquées et des coulées de béton des voiles minces des Piscines. • L’encombrement du chantier (plus de 100 grues à un certain moment) où une grue prenait de 2 à 4 jours pour seulement changer de côté dans le Stade. • Les problèmes reliés à la résine époxy qui pouvait boucher les gaines. • L’état du chantier en fin d’été 1975 (à 9 mois des Jeux) risquait de forcer l’annulation des Jeux. • Un chantier pris en otage et en complet désordre toléré.


 

e) Le service de l’approvisionnement en matériel et en équipements

Dès l’arrivée de LVLV en avril 1974, Montréal/j’étais blâmé pour les pré-achats d’acier non faits même si tout avait été « bien arrangé ». Voir ce texte, cliquez ici. Qu’ont-ils fait de plus que la Ville de Montréal ces entreprises renommées qui avaient l’habitude des gros chantiers, puisque nous avons dû payer les aciers d’armature conventionnels jusqu’à $1200, $1500 et même $2000 la tonne, leur valeur réelle se situant entre $180 et $250 la tonne et nos prévisions de 1972 $454/t dans le Stade et $460/t dans le Mât ?

Les grues étaient habilement mal réquisitionnées et incontrôlées. Combien de Millions de dollars, LVLV nous aurait fait épargner avec des grues adéquatement réquisitionnées et contrôlées ? Voir ce texte, cliquez ici. • Qui au cours des 34 dernières années n’a pas eu connaissance que des contreplaqués du Parc Olympique ont servi à construire des habitations un peu partout dans la Province, jusqu’en Gaspésie, ce qui faisait dire à M. Taillibert que le chantier du Parc Olympique était un grand fromage gruyère troué. Samedi 7 août 2010, un employé d’une grande ferronnerie à Ste-Marthe-sur-le Lac qui me servait m’a dit textuellement : Saviez-vous que des contreplaqués du Parc Olympique, il y en a partout dans la Province ! • Les nouveaux matériaux achetés disparaissaient rapidement. Un jour, nous achetions quelques 320 scies rondes qui disparurent en l’espace de quelques jours. • Les fameux bacs à vidanges remplis de bons matériaux chèrement payés et recouverts de quelques débris de la construction servaient de portes de sortie vers la liberté !

Les contrôles de l’approvisionnement en matériel et en équipements étaient inadéquats et coûtèrent des sommes élevées … en termes de Millions de dollars.


 

f) Le contrôle des coûts par rapport aux prévisions budgétaires/la facturation

Presqu’à chacune de mes rencontres, quelqu’un a sa propre anecdote sur le déroulement chaotique de cet illustre Projet. J’ai résumé quelques situations que j’ai vécues et j’ai entendu comme les Québécois sans doute certains travailleurs rapporter leurs expériences sur ce projet. Je mettrai en ligne un texte à ce sujet « Pourtant, les Québécois se souviennent ».

Voici quelques situations que LVLV n’aurait pas dû tolérer puisque cette firme avait des contrôleurs sur place qui ramassaient les factures, lesquelles avaient un effet direct sur l’augmentation des coûts. • Le contrôle du nombre de travailleurs (la méthode de punch) favorisait la tricherie et le paiement de travailleurs absents du chantier. (voir K06 + K18) • Des camions d’acier entraient pleins et ressortaient sans avoir déchargés leur voyage. (voir K14) • Des rapports mensuels de LVLV variaient à la hausse de façon habile et incognito, voir l’exemple de l’acier du Mât. (voir K15) • Des camions de béton entraient vides ou presque vides comme si le voyage était plein, d’où le dépassement des quantités par rapport aux justes prévisions. • Des travailleurs dormaient quelques heures sur le site cachés un peu partout. • Certains se réfugiaient dans les chambres de tirage au bas des consoles.

De tels manques de contrôles augmentèrent la facture totale de façon drastique. Serait-ce pareil dans les gros chantiers en 2010 ? Ce sont les mêmes acteurs ou provenant des firmes mères. .


 

2.2 Les services du Gérant des travaux « Désourdy-Duranceau »

Je fais grâce de répéter toutes les anomalies survenues sur le chantier que je viens d’énumérer précédemment et qui font qu’un grand chantier dérape, que les agissements de certains travailleurs préparent la population à comprendre les augmentations, que les études coûtent 2, 3, 4, … 12 fois plus parce qu’il n’y a jamais unanimité. Le coût est exorbitant, trompeur et révoltant pour le Québécois payeur de taxes, serré à la gorge pour équilibrer son budget, pour survivre.

Le téléphone que je reçus quelque part après 2005 d’un haut dirigeant de ce Gérant des travaux m’a intrigué au haut point et m’intrigue encore. « Parce que Québec avait faim », m’a-t-il répété à deux reprises, comme raison qu’il laissait entrer et sortir les camions d’acier pleins. Devrions-nous conclure que de telles tolérances ne s’appliquaient qu’aux camions d’acier ? C’est à chaque Québécois de conclure. Pour voir ces 6 paragraphes avec comme titre : La résolution de l’énigme financière « Québec avait faim », cliquez ici.

Bien sûr, le travail du Gérant des travaux n’était pas facile, d’autant plus que l’Expert de la Commission Malouf a conclu à une direction à deux têtes où « Les mandats, faute de désigner clairement la personne qui devait prendre les décisions sur les aspects majeurs, ne favorisaient pas l’émergence d’un directeur de projet unique et efficace et indispensable à une mission de ce genre ». Pour voir le texte « Les mandats. Une direction à deux têtes LVLV et DD », cliquez ici.

LVLV-Lavalin n’avait-il pas reçu un mandat complet et global, y compris la responsabilité de coordonner, pour le compte de la Ville, le travail du Gérant des travaux et des autres Entrepreneurs ? C’est pour cette raison et parce qu’il voyait à ce que les factures soient payées que LVLV appointaient plusieurs personnes sur le chantier même.

À cause de ces manques de contrôles, en 1975 nous payions entre $5 et 12 Millions par semaine !


 

3) L’ÉTAT DU CHANTIER ET LEURS PERFORMANCES 19 MOIS PLUS TARD … …

… … Qui ont causés la création de la RIO pour sauver les Jeux.

… … Quel triste bilan ?

3.1 État des travaux à l’arrivée de la RIO

En 1975, l’avancement des travaux retardaient au point que M. Drapeau demanda à M. Bourassa plus d’une fois de « mettre au pas » ceux qu’il lui avait imposés en avril 1974 et qui avaient échoué. Les travaux accusaient un long retard et l’état du chantier inquiétait le CIO, en plus de menacer la tenue des Jeux. Ni le Mandataire, ni le Gérant des travaux n’avaient pu régler les relations de travail qui étaient tendus et qui laissaient prévoir un échec évident. Ces relations relevaient de Québec et ils étaient les mandatés de Québec.

État des travaux – 5 novembre 1975
État des travaux – 5 novembre 1975
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Cette photo du 5 novembre 1975 montre l’avancement des travaux du Stade lorsque la RIO remplaça LVLV-Lavalin et DD en novembre 1975.

Pourtant, la Ville de Montréal et M. Drapeau n’avaient rien à faire dans la direction des travaux, l’octroi des contrats, le respect des échéanciers et le contrôle des coûts. Les gens de Québec, LVLV/Lavalin et DD étaient bien en place et responsables de toutes les constructions du Parc olympique, y compris le Mât et le Toit mobile rétractable de M. Taillibert, depuis 19 mois, depuis le Vendredi saint 12 avril 1974.

À ne pas oublier, 75% de la structure du Complexe Stade-Mât-Piscine fut monté en 206 jours, après leur départ, mais à quel prix, … parce que Montréal avait préfabriqué toutes les pièces hors du site ?


 

3.2 M. Paul Desrochers fut déçu de ces performances

Non satisfait du travail du Mandataire-Coordonnateur et du Gérant des travaux, non satisfait d’un chantier en complet désordre, non satisfait de l’avancement des travaux, non satisfait des dramatiques dépassements de coûts, M. Drapeau a sollicité à plusieurs reprises M. Bourassa durant l’année 1975.

Ces « boîtes fortes » que Québec avait imposées à Montréal en avril 1974 n’avaient pas rempli leur mandat 16 mois après leur engagement. L’été 1975 achevait et le travail à faire rendait périlleuse la tenue des eux. C’était la débandade, l’anarchie et un chantier en retard et en complet désordre.

LVLV et DD n’avaient pas réussi à faire avancer suffisamment les travaux de mai 1974 à novembre 1975 et les retards dans la construction ne pouvaient plus être tolérés, au grand désappointement de Québec et de M. Paul Desrochers qui les avaient introduits. D’ailleurs M. Desrochers, le grand manitou de M. Bourassa, a confirmé à M. Taillibert quelques jours après les Jeux qu’il avait été bien déçu de leurs performances. Une mauvaise gestion, des contrôles presqu’inexistants et des troubles ouvriers bien orchestrés avaient amené le chaos sur le site.

Ces vrais responsables se sont défendus en disant que M. Taillibert intervenait toujours. Menteries et j’ajoute « Bravo » si lui et son équipe ont tenté de remettre le train sur les rails. C’étaient les seuls avec mes gars du Vélodrome à vraiment posséder cette technique de construction.


 

3.3 La conclusion : LVLV-Lavalin et Désourdy/Duranceau ont échoué

Les services confiés ont été passé en revue. Force est de conclure qu’il y eut déficiences à tous les services et la liste est longue. Des faits anodins parfois engendrent des coûts incroyablement élevés. La raison simpliste et fausse évoquée par LVLV lors de sa comparution à la Commission Malouf pour se justifier non coupable de leur très mauvaise gestion et pour exonérer son Ingénieur, le nouveau Directeur de projet à partir d’avril 1974 ne tient pas la route et a induit en erreur les Québécois en les lançant sur une fausse avenue, deux faux coupables – M. Jean Drapeau … qui ne s’est jamais transformé en Directeur de Projet – et – l’Architecte Taillibert qui n'aurait jamais pu empêcher d’agir correctement Lavalin --.


 

POUR EN TERMINER AVEC LVLV-LAVALIN.
MANDAT NON EXÉCUTÉ, REMETTEZ VOS HONORAIRES.

Un Dirigeant de LVLV-Lavalin témoigna devant les commissaires de la Commission Malouf et affirma : « Nous n’avons pas pu remplir nos mandats parce que l’Architecte Taillibert défaisait ce que nous faisions ». Comme M. Taillibert était le seul Directeur de Projet compétent, j’ai toujours conclu qu’une chance qu’il intervenait, car il corrigeait nos erreurs techniques grossières ou nous en évitait d’autres, puisque les gens en place ne connaissaient pas grand-chose de ces techniques.

Des règles de droit existent pour tous les Ingénieurs, même pour les plus grosses firmes.

M. Jean Drapeau, l’Avocat

Le lendemain de ce témoignage, je parlai à M. Drapeau qui ne mâchait pas ses mots : « Selon le code de déontologie des Ingénieurs et les règles de droit et de justice les plus élémentaires, les firmes d’Ingénieurs-conseils doivent aviser par écrit leur client lorsqu’elles ne peuvent pas remplir leur mandat pour que celui-ci voit à enlever les empêchements. Qui plus est, un consultant qui présente une facture et en accepte le paiement, confirme que ses services ont été rendus selon son contrat. Personne n’a le droit de se faire payer ce qu’il n’a pas fait adéquatement. Dans le cas présent, cette firme d’Ingénieurs-conseils ne nous a jamais avisés qu’elle ne pouvait pas rendre ses services et elle nous a présenté des factures comme si elle remplissait son mandat correctement. Sur réception d’un tel écrit, la Ville avait l’obligation de voir à rectifier la situation pour que les services soient rendus ».

LVLV remettez vos honoraires

Et M. Drapeau d’ajouter : « La Loi est ainsi faite que l’Honorable Juge Malouf devrait exiger que la firme LVLV rembourse les honoraires reçus puisque son Dirigeant a lui-même affirmé devant lui que sa firme n’avait pas rendu les services qu’elle a facturés ».

C’est comme si nous pouvions acheter un bien neuf et plein de défauts et que nous devions le payer en totalité malgré ses déficiences.

LVLV-Lavalin fut un mauvais Mandataire-Coordonnateur, son Chef Ingénieur fut un « Directeur de projet » inadéquat. Il a gagné la guerre des honoraires, non la guerre de la technique. Montréal et l’Équipe Taillibert aurait fait mieux et … le Mât et le Toit mobile auraient été terminés à temps pour les Jeux, … à des coûts beaucoup plus bas.

Voir le texte « C’est quoi La RIO – et Comment enlever la responsabilité des Dirigeants ? », cliquez ici.

Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A.
Un des trois pionniers concepteurs du Parc Olympique et du Stade.
Membre de l'OIQ de 1962 à octobre 2006.
Ce 6 septembre 2010. Révisé Octobre 2010.




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